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La République des bouffons

, par  NEMO , popularité : 4%
NJ-Ile de France
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L’assassinat de Sarajevo

Je rentrais mardi soir de Barcelone, après une semaine complètement débranchée de l’actualité française (laquelle, soit dit en passant, ne semble pas passionner les médias outre Pyrénées). Je récupère ma voiture au parking d’Orly, la radio se met en marche… Et là, édition spéciale de fin du Monde ! Notre ex-premier ministre victime d’un attentat. La démocratie en danger. La République nous appelle, sachons vaincre ou sachons périr, même pas peur, rien ne me détournera de ma route… solidarité, Indignation, condamnation, réprobation, martialisation, « Je-suis-Manuelisation », processions avec fleurs et bougies. Et l’inévitable dépôt de plainte, pour que force reste à la loi et que justice soit rendue.

Ce lâche attentat, comme il y a un peu plus d’un siècle les assassinats de l’Archiduc François Ferdinand et de Jean-Jaurès, serait-il annonciateur d’une troisième guerre mondiale ? J’espérai de toutes mes forces que non. Et tentai, sans réel succès, de me rassurer : la victime, contrairement aux deux autres, a heureusement survécu à cet acte barbare – en réalité une « tapette » [1] assénée, les images le montrent à l’évidence, avec une absence totale de conviction, par un jeune éphèbe qui semblait tout étonné de sa propre audace.

Bon, toute cette histoire aurait pu rester anecdotique, Valls aurait pu poursuivre son chemin comme si de rien n’était, le jeune trouduc aurait été ramené chez lui à coups de pompes dans le train, et on n’aurait jamais dû en entendre parler.

Hé bien non ! Il était indispensable d’en faire une affaire d’État, d’en appeler à la justice, à la démocratie en danger, à l’arrêt de la violence contre les représentants du peuple... Une véritable bouffonnerie, mais comment s’en étonner, puisque c’est ce qu’ils sont devenus, nos dirigeants, des clowns. Entartrés, enfarinés, giflés, moqués, variétisés, tutoyés, normalisés. Au moins, dans le temps, quand on s’en prenait à l’autorité, c’était avec des bombes, des balles, des couteaux. L’assassinat d’un haut dirigeant, ce n’était pas moral, mais c’était beau, ça avait de la gueule. Le tueur, lui, sauf cas particulier de Villain, l’assassin de Jaurès, y laissait sa tête. Le jeune « terroriste » qui a « agressé » Valls a pris trois mois de prison avec sursis et 105 heures de travail d’intérêt général. Autres temps, autres mœurs. Des présidents clowns, des ministres clowns, des majorités de clowns, des oppositions de clowns, des citoyens clowns. Rien de plus triste qu’un pays de clowns.

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PS : comme je l’écrivais en introduction, je rentre de Barcelone. Hé bien je vais vous rassurer : question islamisation, nous n’avons rien à leur envier. On trouve la même chose chez nous que chez eux. L’Europe est devenue folle, du Nord au Sud, et nous, nous sommes en plein milieu.

[1dans le sens de petite tape - ne porte en aucun cas jugement sur d’éventuels mœurs de l’auteur de l’acte