Vous croyez vivre dans une République Démocratique ? Vous êtes bien naïf. Si vous vous sentez libre d’agir ou de penser, maître de votre destinée, vous l’êtes autant qu’un poisson rouge dans un aquarium équipé de tout le confort. La France, sous l’apparence bouffonne de son Président et les postures droit-de-l’hommistes de son gouvernement, est devenue la pire des dictatures, et je pèse mes mots. La pire des dictatures, parce que contrairement à une dictature charnelle, à la tête de laquelle il y aurait un homme (ou une femme, parité oblige) dont il suffirait de se débarrasser pour rétablir la Démocratie et tout ce qui va avec, la France, à force de renoncements et de lâchetés, s’est convertie insidieusement en une dictature immatérielle, molle, impersonnelle, auto satisfaite et insaisissable. Contre cette dictature-là, les armes les plus sophistiquées ne servent à rien, parce qu’il n’y a personne contre qui se battre, parce que les dictats que nous subissons ne nous sont pas imposés par la force, mais s’insinuent en nous-mêmes, comme un virus, pour prendre le contrôle de nos cerveaux.

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S’il fallait encore apporter la démonstration de ce virus "lobotiseur", il suffit d’observer ce que nos médias les moins « engagés », dans un sens ou dans l’autre, Europe 1 et RTL, ont osé retenir des deux actualités majeures de ces derniers jours : le « jour de colère » de dimanche dernier, et la « rumeur » sur la théorie du genre, qui a fait fuir, c’est ça qui est embêtant, les élèves turcs et maghrébins des écoles de la République. Pour la première, et vu de nos radios impartiales, la manif était définitivement un échec de participation (20.000 personnes d’après la Préfecture, quand on sait combien ses fonctionnaires comptent mal, par un temps de chien, sans battage particulier, avec des bisbilles entre organisateurs, les cortèges bien pensants du mariage pour tous s’en seraient bien contentés), une tentative ridicule de quelques nazis attardés, de cathos intégros, ennemis viscéraux du progrès et des avancées sociétales, de fans de Dieudonné, "le soi-disant humoriste" [1], disciples, pour aggraver leur cas, d’Alain Soral, l’ennemi public n°1 de la République (rien que ça ! je vous rappelle qu’Alain Soral était totalement inconnu il y a trois mois), de bonnets rouges qui avaient probablement abusé du... rouge – et circulez, il n’y a rien d’autre à en dire, et encore moins à en savoir !

Quant à la « rumeur », puisque « rumeur », et seulement « rumeur » il y a, pas un journaliste qui se soit fendu du plus petit commentaire critique, pas la moindre interrogation, si ce n’est pour ridiculiser le « prétendu enseignement de la masturbation », preuve éclatante de la manipulation par la "rumeur", pas la moindre vérification. Puisque le ministre a dit qu’il s’agissait d’une rumeur, que jamais ô grand jamais il n’a été question d’enseigner la théorie du genre à l’école, mais seulement de former les tout petits sur l’égalité homme-femmes, parce qu’il est bien connu et intégré que nos femmes, leurs mères en quelque sorte, sont nos victimes, à nous les hommes. Que vont penser ces chers petits de leurs papas, quand ils apprendront toutes les abominations qu’ils font subir à leurs mamans ? Rien qui favorise la paix des ménages, je le crains.

Bon, passons. Mais qu’aucun journaliste n’ait vérifié s’il était vrai que des associations LGBT sont invitées à expliquer (et promouvoir ?) l’homosexualité dans les écoles ? Aucun commentaire sur les orientations pourtant patentes du programme expérimental "ABCD égalité", dans lequel on retrouve des textes édifiants comme « Medhi s’habille en fille », « Zazie a-t-elle un zizi », « Papa met une robe » ? etc… Circulez, puisqu’on vous dit que c’est une "rumeur" ! Et pour les fortes têtes qui ne se satisferaient pas de cette mise au point définitive, sachez que cette "rumeur" abjecte a été colportée par une certaine Farida Belghoul, disciple d’… Alain Soral, l’ennemi public n°1 de la République. Continuez à mal penser, et on va vous coller « une apologie de crime contre l’humanité » et un contrôle fiscal qui vont vous faire passer le goût du pain.

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Ceci dit, ne croyez pas que les journalistes qui se prêtent à ces mascarades soient forcément des salauds, il y en a, mais pas plus que dans d’autres activités. Ne croyez pas non plus qu’un « big brother » leur dicte leur texte, ou qu’on les menace de quoi que ce soit. Non, ça, ce serait de la dictature, de la vraie, avec des dictateurs et des marionnettes. En réalité, ces liseurs de dépêches ne se posent aucune question. Parce qu’ils savent que s’ils osaient en poser, ils disparaîtraient corps et bien, sans que personne ne s’en émeuve. Ils disparaîtraient parce que leur petit chef les priverait aussitôt d’antenne, pour ne pas être lui-même soupçonné de mal penser. Et si leur petit chef ne les éliminait pas, ce serait le petit chef du petit chef qui virerait le petit chef. Pour ne pas se faire virer lui-même… Et au bout de la chaîne, et c’est cela qui est le plus terrifiant, il n’y a personne, que le vide de la « bonne » pensée. Et ce vide est aussi bien de droite que de gauche, socialiste ou UMP, FN ou FG.

Autant dire que ce n’est pas des partis politiques, extrêmes compris, que nous viendra le salut. Notre guérison est en chacun de nous : exerçons notre esprit critique ! N’acceptons plus rien de nos dirigeants, aucune nouvelle, aucune injonction, aucune exigence, aucun reproche, aucune promesse, sans les avoir passés au crible de notre intelligence : échec de participation à la manif de dimanche… Mon œil ! Parce que vous allez nous faire avaler que 250 arrestations, ce n’est rien du tout ! N’y aurait-il pas comme une légère incohérence ? La théorie du genre, une « rumeur » ? Ah oui, voulez-vous qu’on vous rappelle les déclarations de Peillon et de Belkhacem ? Alors ressortez-la, votre saloperie de théorie du genre, et vous allez voir de quel bois on se chauffe !

A Notre Journal, c’est ce que nous nous efforçons de faire, sans relâche. Un petit caillou, + un petit caillou, + un petit caillou…