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La France, malade de son oligarchie

, par  irioufol , popularité : 3%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Les saboteurs vivent, en France, des jours paisibles. Ce lundi, l’Assemblée nationale va examiner le projet de loi visant à relancer le nucléaire. Cependant, aucun responsable de son saccage n’a été préalablement mis en cause. Ni Emmanuel Macron ni Elisabeth Borne, qui ont avalisé in fine le démantèlement du parc, n’auront à répondre de leur décision de fermer Fessenheim et 12 autres réacteurs. Le chef de l’Etat s’estime sans doute quitte, après avoir, il y a un an, rectifié sa faute en annonçant la construction de six nouveaux réacteurs EPR 2. Cette repentance est heureuse. Elle n’autorise pas pour autant à tirer un trait sur la somme d’inconséquences politiques et de hautes trahisons qui ont conduit à rendre la France vulnérable énergétiquement. François Hollande promène son air satisfait, sans avoir à rendre des comptes de la légèreté de son accord électoral avec les Verts en 2011. Depuis, pourtant, on a appris que ce contrat impensé, prévoyant la fermeture de 24 réacteurs sur 58, ne reposait sur aucun argument scientifique. Arnaud Montebourg a admis, devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, que le texte avait été signé « sur un coin de table ». Manuel Valls a rappelé pour sa part que le document n’était « le résultat d’aucune étude d’impact ». L’urgence était de s’assurer du soutien des voix écologistes et anti-nucléaires, sans considération pour l’intérêt national ni pour le maintien d’une souveraineté énergétique. Mais comment faire confiance à des dirigeants en place, qui s’épargnent la moindre excuse en s’auto-amnistiant dans l’entre soi ?

La France est malade de son oligarchie. La démocratie se heurte de plus en plus ouvertement à la caste qui prétend diriger le pays, sans égard trop souvent pour l’intérêt national. La réforme des retraites est menée dans l’urgence et l’improvisation pour satisfaire l’Union européenne et ses marchés financiers, ainsi que pour rassurer l’Allemagne créancière. Le probable recours au 49,3, jeudi, c’est-à-dire l’application sans vote du travail prolongé jusqu’à 64 ans, accentuera le sentiment de relégation qu’éprouvent de nombreux citoyens oubliés. L’essoufflement de la contestation syndicale, appropriée par la gauche, n’est pas une surprise : il avait été annoncé ici (voir mon blog du 17 janvier) il y a déjà deux mois. Pour autant, un passage en force de la réforme, hypothèse probable vu les doutes qui gagnent les rangs LR, risque d’exaspérer une opinion méprisée. Celle-ci pourrait prendre le relai des partis de gauche, dans une protestation dépassant le périmètre étriqué des retraites pour rejoindre celui, plus large, de la place du peuple dans une démocratie digne de ce nom. Les saboteurs ne sont pas seulement ceux qui ont saccagé le nucléaire. Ils sont au cœur du grand déclassement national. Or ils tiennent encore le haut du pavé.

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