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La France a peur !

, par  NEMO , popularité : 6%
NJ-Ile de France
Article publié le 19 mai 2023

Les hordes fascistes sont entrées dans Paris. Dernier rempart de la République, le ministre de l’Intérieur est resté à son poste, pendant que le gouvernement s’enfuyait lâchement à Vichy.

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C’est l’image qui a occupé vos écrans toute la semaine. La tête d’un homme cagoulé de noir (assez chouette, la cagoule, cela-dit, je m’en payerais bien une comme ça pour Halloween). Juste la tête, d’ailleurs ; on ne sait pas ce qu’il était en train de faire, le cagoulé façon croquemitaine ; avait-il un corps humain, avec des bras, des jambes, ou s’agissait-il d’un démon sorti de l’enfer ? Marchait-il ? Lançait-il un cocktail Molotov sur les forces de l’ordre ? Était-il en train de casser une vitrine pour razzier l’intérieur ? Ou, plus insoutenable encore, frappait-il un gentil antifa sans défense venu courageusement faire un rempart de son corps à la bête immonde ? Non, juste la tête, juste la cagoule, pour être précis, on voyait à peine ses yeux, glaçants au demeurant. Ils étaient 500 comme lui, parait-il (brrrr), résolus à renverser la République par l’ultra-violence (pour une fois il semblerait que la Préfecture n’ait pas minimisé le nombre de manifestants, on se demande bien pourquoi – je rigole). A preuve, ils brandissaient la croix celtique, dont la LICRA (ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme), organisation qui fait autorité en la matière, nous explique qu’elle est le symbole de la suprématie de la race blanche. Moi, je croyais naïvement qu’elle était la bannière des chrétiens celtes, mais je ne suis pas spécialiste. Circonstance aggravante s’il en était besoin, ils braillaient aussi un slogan qui trahissait tout de leurs noirs desseins : « Europe, Jeunesse, Révolution ». J’en ai des frissons rien qu’à l’écrire.

Bon, trêve de plaisanterie. Ces derniers jours ont marqué un sommet que l’on croyait inaccessible de tartufferie, de ridicule et j’en passe, sinon qu’au point où on est, ce record historique sera vraisemblablement pulvérisé sou peu. On nous a tout fait, le maire de Saint-Brévin qui démissionne – le pauvre, il a vu sa maison et ses voitures brûlées, pas de quoi rire, par … pour l’instant on ne sait pas qui, mais, il en est certain et toutes les belles âmes avec lui, ça ne peut être que l’extrêêêême-drouaaaate, qui lui reproche l’installation d’un camp de migrants à côté de l’école primaire de la ville. Quelle bande de salauds racistes, ces parents indignes, celtes réfractaires (tiens, tiens, des celtes, coïncidence troublante, voir le paragraphe précédent) qui refusent que leurs enfants se frottent à la diversité et à tout l’enrichissement qu’elle apporte dans ses bagages de surdiplômés.

On nous a monté aussi en mayonnaise la « dégradation », si on peut utiliser ce terme pour ce qui devrait être considéré comme une action de résistance à l’abjection, par un ancien élu FN (tout s’explique) de 80 ans (sûrement à moitié gâteux), du tableau « Fuck abstraction », commis par une plasticienne engagée (à grands frais), Myriam Cahn. Exposé au palais de Tokyo, ce chef d’œuvre de mauvais goût protestait avec un courage sans risque contre la pédophilie en peignant un homme se faisant faire une « sucette » par un jeune garçon à genoux, les bras dans le dos et ligoté. Beau comme de l’antoc. Le papy barbouilleur s’est retrouvé vite fait en garde à vue, voué aux gémonies par les plus hautes instances (enfin, « hautes » c’est façon de parler) de la République, président toujours en première ligne pour défendre la liberté d’expression (voir le paragraphe suivant), ministricule de l’inculture en soutien logistique… Pendant ce temps-là, de courageux progressistes soucieux de la planète, de ces allumés qui bloquent le périphérique aux heures de pointe, dégradent des tableaux, des vrais, des beaux, se collent à des automobiles de collection (il n’y a qu’à les laisser se décoller tous seuls, ces crétins) et autres débilités, ont pu peinturlurer les murs de la fondation LVMH, qui, quoi qu’on en dise, organise des expositions remarquables (voir une des dernières, l’exposition Morozov, exceptionnelle), sans être inquiétés, et sous les bêlements approbateurs de nos élites germanopratines.

Bref, toutes les conditions étaient réunies pour que notre flamboyant ministre de l’intérieur prenne une de ces initiatives dont il a le secret et qui l’amèneront, se persuade-t-il, à l’échelon suprême en 2027, et peut-être avant… interdire préventivement, et au mépris de la légalité sur laquelle la macronerie a pris l’habitude de s’asseoir, toute manifestation qui n’irait pas dans le bon sens, en gros toute manif qui ne se soumettrait pas à la « pensée juste ». Et c’est ainsi que la marche pour la « fierté de la France », organisée par des militaires, retraités ou d’active, qui s’inquiètent, on se demande bien pourquoi, pour notre patrie, a été estimée dangereuse, voire factieuse, par notre Tartarin de Castoipovrecon, et interdite suffisamment tard pour empêcher un recours en référé. Crachat sur le drapeau, les quelques personnes qui s’étaient quand même rendues sur les lieux de la manifestation, mais qui, ne manifestant pas, ne faisaient qu’exercer leur droit d’aller et venir, ont été à tout hasard verbalisées par une police qu’on voudrait aimer sans réserve, mais il y a des jours où on a du mal.
D’autant que je viens de prendre un PV pour avoir roulé à 90 km/h (j’avais mis mon limiteur, en plus) sur une route peu fréquentée, sans difficulté particulière, d’un département qui en est resté à 80 km/h, quand le voisin, d’où je venais, était revenu à 90 !

Combien de temps le couvercle de la marmite va-t-il encore tenir ?