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La Berezina pour le FN, une chance pour les Français ?

, par  NEMO , popularité : 5%
NJ-Ile de France

Six ans après, on prend les mêmes et on recommence. Alors pourquoi se fatiguer à écrire une nouvelle tribune ? Il y a 6 ans, à l’issue des régionales, et 4 ans, après les présidentielles, Nemo avait tout dit... sauf que Marine le Pen renierait ses « convictions », pour autant qu’elle en ait eu, en échange d’un rond de serviette qu’elle n’obtiendra même pas.
Voici les deux tribunes : Les régionales sont terminées. La révolution commence. (décembre 2015) – Marine le Pen doit partir ! (mai 2017)

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Régionales terminées, la révolution commence... 17 décembre 2015

Le soulagement, bien visible sur les visages des protagonistes de la bienpensance de droite comme de gauche, après les résultats du deuxième tour des régionales, pourrait bien n’être que de courte durée.
Parce que si l’on y regarde de plus près, et contrairement aux voix mélodieuses des sirènes chantant le sursaut républicain des Français, ces élections, si victoire il doit y avoir, sont avant tout la victoire du vote contre. Contre le « système » UMPS pour une bonne partie des électeurs du FN, mais, et on oublie un peu vite de le dire, contre le FN d’une partie aussi importante sinon plus des électeurs de la droite convenable et de la gauche morale. Cette élection est exclusivement la défaite de la démocratie, la défaite des idées, des programmes, c’est une défaite pour tous les partis, FN compris. Pas de quoi pavoiser.
Le constat, impitoyable, est que le premier parti de France n’est pas, comme on a essayé de nous en vendre l’idée, celui des abstentionnistes, mais le parti des frustrés de tout bord : les frustrés du FN qui sont traités comme de la merde (au sens propre, un journal du centre - l’écho de la Haute Vienne- s’est parait-il permis d’illustrer d’une crotte de chien les régions où le FN était arrivé en tête au 1er tour), les frustrés socialistes qui ont voté Bertrand, ou pire, Estrosi (comment peut-on voter pour ce bellâtre gominé, ça me dépasse ?), les frustrés de droite qui ont voté pour des listes où figuraient en tête des centristes de l’UDI et du Modem (comment peut-on voter pour des listes soutenues par Bayrou ou Lagarde, mystère et boule de gomme ?), les frustrés d’extrême gauche qui ont disparu du paysage électoral, les frustrés de Versailles à qui le président de l’Assemblée Nationale a dénié la qualité de « Français », sans doute parce que pour lui, ils sont trop "blancs" - un comble, plus français qu’un versaillais, tu meurs, d’ailleurs Bartolone devrait être mort, au moins de honte, d’avoir dit cela… mais il a remis noblement son mandat (pas sa démission, nuance importante) au président du groupe socialiste à l’assemblée, en sachant très bien que l’autre le lui rendra, comme c’était convenu d’avance.
Frustrés, cocus, empapaoutés, « je vous ai compris », « j’ai entendu votre colère », voilà les Français d’aujourd’hui, fiers d’avoir courageusement contenu l’ennemi aux portes des régions.

Et maintenant ? Les deux formations politiques qui se sont partagé la France depuis 1958 sont à l’agonie, et il ne reste, quoiqu’on en pense, dans le champ démocratique actuel, que le FN qui puisse prétendre à les remplacer (je dis ça pour faire s’évanouir les chaisières). Or, si le FN veut l’emporter en 2017, il doit être d’abord capable d’admettre sa défaite, car c’en est une, pour en tirer les leçons qui s’imposent : il n’arrivera pas au pouvoir s’il ne réussit pas à changer l’état d’esprit de tous ceux - ils sont un réservoir phénoménal de voix-, qui « sont d’accord avec les idées de Marine le Pen, mais qui ne voteront jamais FN parce qu’ils ne veulent pas revivre les heures les plus sombres de notre histoire », toutes ces fariboles que l’ensemble des médias, par journalistes, auditeurs soigneusement choisis, intellectuels, artistes interposés, nous ont martelées jusqu’à l’écœurement entre les deux tours, sans reconnaître une seconde combien leur attitude était déloyale, partisane, et, c’est un comble, anti-démocratique.
Et pour cela, je ne vois qu’un moyen : que le Front National explique en détail, dans un livre blanc, avec un calendrier, ce qu’il fera très précisément à compter du premier jour de son accession aux « responsabilités ». Quelle politique extérieure, avec quels alliés, contre quels ennemis (nommés sans ambiguïté), quels engagements vis-à-vis de l’Europe (comme Cameron l’a fait pour la Grande Bretagne) et de l’Euro, quelle relation avec l’Allemagne, quelles frontières, quelle attitude vis-à-vis de la laïcité, du christianisme, de l’Islam en France et à l’étranger, quelle politique migratoire, quelles économies, quelle politique économique, quel droit du travail, quelle réforme du secteur public, quels ordres de mission pour la police, la gendarmerie, l’armée, quid des médias, de la télévision publique, quelle politique pénale, quelle politique sanitaire, quel budget ? Du concret, du précis, du chiffré.
Et exiger les mêmes explications factuelles et précises des Torquemada qui les condamnent d’avance au bûcher : vous nous accusez ? Des faits, des preuves : Vous nous comparez aux nazis, où sont nos panzers, où est notre gestapo, où sont les SA, les SS, les camps de concentration, où sont nos pogroms ? Vous nous traitez de xénophobes ? Quand la maison est inondée, le bon sens est de fermer d’abord les arrivées d’eau. Nous allons hérisser la France de barricades ? Nous voulons simplement être les maîtres chez nous, comme tout un chacun, comme tous les pays dans lesquels règne un reste de bon sens.
Voilà ce que devra faire le FN. C’est un travail de bénédictin, et je ne suis pas convaincu qu’il dispose des moyens de le mener à bien, d’autant plus que le « système », comme dit Marine le Pen, sait se défendre, et manipuler les foules. Il l’a encore montré dimanche.
Mais si ce n’est pas le FN qui réussit à le démolir, je ne crois pas pour autant que le système actuel puisse se maintenir encore longtemps. Parce que nous sommes aujourd’hui très exactement dans la même situation qu’en 1789 : d’un côté les tondus, taillables et corvéables à merci, mais qui n’ont droit qu’à fermer leur gueule, de l’autre les profiteurs (ce n’est pas par hasard que la classe mondialisée des villes, comme le dit Zemmour, vote massivement gauche écolo), qui se cramponnent à leurs privilèges. On sait comment ça s’est terminé. Les premiers n’y ont pas forcément gagné, mais les seconds en ont perdu la tête.

Note (ajoutée après la polémique sur les photos d’exécutions par Daesh sur le compte twitter de Marine le Pen) :
il y a aussi un autre point sur lequel le FN devra faire un très gros effort, sa présidente la première, c’est sur son "savoir être". Le FN, à part Collard, ne sait manier ni l’humour ni le 2è degré, et cela se retourne contre lui ! Par exemple, au lieu de sortir des photos atroces qui soulèvent le cœur d’artichaut de nos si sensibles gens de bien, il serait beaucoup plus payant de répertorier systématiquement sur le site du FN tous les articles insensés publiés par l’ensemble des journaux de France et de Navarre, toutes les émissions télé et radio qui traînent le FN dans la boue. Toutes ces conneries mises bout à bout, sans commentaire (c’est très important), dans une rubrique qui pourrait s’intituler "On parle de nous". Tout le monde pourrait constater l’imbécillité des critiques, et cela finirait par mettre les rieurs du côté du FN, plutôt que d’offrir sur un plateau une séquence d’indignation républicaine à ceux qui profitent du moindre dérapage médiatique du FN pour faire monter la mayonnaise.
Chacun sait qu’une femme que l’on a réussi à faire rire est à moitié conquise, c’est la même chose pour les électeurs.

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Marine le Pen doit partir ! 10 mai 2017

Je ne veux pas donner l’impression de hurler avec les loups, mais pour moi, c’est clair : Marine le Pen doit partir.
Je sais bien que contrairement à la plupart des pays occidentaux, où un échec provoque la disparition immédiate de la tête d’affiche responsable, les Français ont une tendresse particulière pour les perdants, jusqu’à leur donner une deuxième, voire une troisième chance (Mitterrand, Chirac, hélas)…
Je sais bien que Marine le Pen a été victime d’une campagne unanimement ignoble de dénigrement, que cette élection a été manipulée, déloyale, inéquitable, que les « gardiens de la République » se sont conduits comme des gougnafiers, sous la noble excuse de faire barrage à la bête immonde.
Je me doute bien qu’elle a mille excuses pour avoir (sans doute, du moins j’espère pour elle que c’est la bonne explication, que ce n’était pas une stratégie délibérée) « pété les plombs » pendant ce débat indigne.
Mais le résultat est là : Marine le Pen a montré devant 16 millions de téléspectateurs abasourdis qu’elle avait atteint sa limite, et de la pire des façons – j’ai déjà eu l’occasion ici de déplorer son manque d’humour. Toujours est-il que, quelles que soient ses excuses, quoi qu’elle fasse maintenant, le débat du 3 mai 2017 lui reviendra comme un boomerang. Chirac avait tué Fabius en le traitant de roquet. Macron a tué Le Pen en la traitant de parasite (ce qu’il est lui-même d’ailleurs à la puissance mille, puisque son travail de banquier consistait essentiellement à faire de l’argent avec de l’argent, sans aucune création de richesse réelle). Au risque d’en chagriner certains et d’en réjouir d’autres, je vous le dis : Marine le Pen ne sera présidente de la République ni en 2022, ni à la Saint Glinglin.

Ceci dit, les enjeux sont trop importants pour qu’on s’apitoie sur le sort personnel des uns ou des autres. Ce qui est intolérable, c’est qu’en se cramponnant à la tête du FN contre vents et marées, Marine le Pen va plomber non pas tant les chances des candidats de son parti – qui risquent de terriblement déchanter aux législatives-, mais les espoirs de toute une France dont elle était la seule à porter les idées. Nos luttes pour défendre notre identité, notre patrie, notre famille, notre Histoire, notre éducation, enfin, tout ce qui fait le ciment d’une Nation et que nos élites détruisent allègrement au nom d’un vivre ensemble d’opérette, vont encore une fois être étouffées par la « société du bien », sous couvert de nazisme, de fascisme, d’homophobie, d’islamophobie et autres xénophobie... J’enrage !

Je ne doute pas que Macron trouvera une majorité pour gouverner. A quelques trompe-l’œil près, ce seront les mêmes qui tirent les ficelles depuis des décennies, les mêmes qui ont leur rond de serviette depuis des lustres au banquet de la République. Certes il y aura quelques jeunes, saupoudrés ici et là pour faire « progrès », mais ces jeunes-là baignent dans le lait du pouvoir depuis qu’ils ont quitté leur barboteuse pour des costumes trois pièces. Ne vous faites aucune illusion. Ce ne sont pas ces jeunes-là qui changeront le monde. Ils continueront à mener la même politique qui maintient leur caste au pouvoir depuis que l’humanité s’est mise à marcher sur deux pattes.
Le FN, lui, jouera consciencieusement son rôle d’ennemi-de- la-République-qu’il-faut-à-tout-prix- empêcher-de-mener-la-France-au-chaos, du moins tant qu’il y aura un le Pen pour perpétuer la dynastie.

Alors voilà : il faut que Marine le Pen s’en aille, que le FN explose, et que de ce big bang naisse un nouveau vrai parti de droite, aussi immaculé que le PS et les Républicains réunis. Marine le Pen serait alors une grande dame, qui aura fait plus pour la France que la plupart de ceux qui la toisent de leur mépris.