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L’effrayante République écologiste de Yannick Jadot

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

En présentant son programme présidentiel à Lyon le 29 janvier , Yannick Jadot a tombé le masque et présenté dans les détails sa « République du pouvoir de vivre ». Une vision punitive de la société avec un droit de vivre dorénavant soumis à autorisation et une lutte des classes élargie aux « (pauvres, jeunes) pollués face aux (riches, vieux) pollueurs ». Sa référence émue à Greta Thunberg , chantre de la lutte des classes intergénérationnelle, n’est pas un hasard.

La Terreur écologiste

En préambule, il nous explique que la terreur écologique dégagera « tous les climato-sceptiques et les climato-cyniques des ministères, que le bénéfice climatique sera imposé comme seul critère ; l’intérêt privé et le profit économique devront désormais obéir à la loi du vivant qui les supplantera ; les crimes de carence fautive et constat du non-respect des engagements feront l’objet d’une injonction à agir ; et ce seront dorénavant les tribunaux qui livreront leur verdict. Un défenseur des droits de la nature et un ministère de la Condition animale seront créés ainsi que la reconnaissance par le droit français du crime d’écocide ».

Cette soumission totale de l’économique à l’écologique avait été parfaitement théorisée par l’ancien patron des Verts David Corman :

Il n’y a pas de compromis possible avec le capitalisme si on veut maintenir la vie humaine sur terre dans des conditions à peu près correctes.

Les premiers accusés par contumace, TotalEnergies, Orano et BASF, sont ouvertement cités par Jadot dans son discours. Mais ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg idéologique du nouveau totalitarisme climato-gauchiste, un marxisme à la vision a-productiviste.

Si l’interdiction du glyphosate, autres pesticides et engrais chimiques ainsi que la suppression de l’élevage industriel font partie de longue date du projet d’EELV, Jadot y ajoute l’interdiction d’artificialiser de nouvelles terres et la promotion des seuls produits bio sur lesquels la TVA serait supprimée. Une méthode efficace pour satisfaire à la croissance de la population mondiale dont une partie est sous-alimentée !

Open Bar d’argent public

La partie centrale du discours relève d’un hallucinant open bar, l’argent public étant redistribué de façon paroxysmique. 18 milliards d’euros par an dans la rénovation thermique publique et privée construction de 700 000 logements sociaux et relèvement du SRU de 25 % à 30 % chèque énergie porté à 400 euros par an 4 milliards d’investissements annuels dans le ferroviaire fonds vélo augmenté de 500 millions d’euros recrutement de 200 000 fonctionnaires supplémentaires augmentation de la rémunération des enseignants de 20 % reprise par l’État de la dette des hôpitaux publics et création de lits d’hôpitaux sans limite selon les besoins de la population création de 100 000 places d’étudiants et de 10 000 postes d’enseignants chercheurs dans l’enseignement supérieur smic net porté à 1400 euros en 2022 et à 1500 euros en 2027 réduction du temps de travail à 32 heures

Une parfaite collection de mesures pour réduire une dette qui, fin 2021, atteignait 116 % du PIB.

Mais, le clou c’est surtout l’instauration d’un revenu citoyen automatique de 1200 euros par mois (actuel seuil de pauvreté égal à 60 % du revenu médian) à partir de 18 ans et sans condition. Une mesure qui encouragera sans conteste les chômeurs de longue durée à chercher du travail !

Pour compenser ces dépenses pharaoniques, il faut évidemment « faire payer les riches et les entreprises » en révisant fortement à la hausse la fiscalité française pourtant déjà la plus coercitive au monde. Égalitarisme oblige, la compétitivité et l’efficacité attendront !

ISF climatique et fiscalité confiscatoire

Pour le citoyen, une ISF climatique confiscatoire sera créée, les frais de succession des patrimoines supérieurs à deux millions d’euros seront fortement augmentés et la flat tax sur les revenus financiers sera réintégrée à l’impôt sur le revenu. En pourchassant la fraude et l’optimisation fiscale les Verts espèrent récupérer 100 milliards d’euros. Quant aux locataires déjà très protégés par la loi ils deviendront rois : les propriétaires ne pourront plus prélever de caution à la signature du bail et devront se protéger des loyers impayés en contractant une assurance publique à leurs frais. Une mesure très efficace pour accroître le parc de logements vides !

Les entreprises ne sont évidemment pas oubliées : forfait mobilité durable à la charge de l’employeur (plafond actuel de 500 euros par an et par salarié) porté à 1000 euros, et impôt sur les entreprises revu à la hausse sauf pour celles jugées non polluantes. Une remarquable mesure pour relocaliser les industries chimiques, les cimenteries, les verreries et les aciéries !

Pas un mot évidemment sur la fraude sociale, l’insécurité et l’immigration ! Tout le monde sait que ce sont des non sujets.

Mais le passage le plus intéressant concerne le mix énergétique du futur et notamment le choix entre nucléaire et énergies renouvelables.

Pour le candidat à la présidentielle :

L’enjeu n’est pas de choisir nucléaire ou renouvelables sur base de leur faible neutralité carbone car… les deux sont possibles. Cela relève d’un choix politique et moral.

Il exprime très clairement dans cette phrase que son rejet du nucléaire est purement idéologique et ne repose sur aucune considération technique et climatique. Alors que le nucléaire peut sauver le climat dans la croissance, un mix 100 % renouvelable conduira inexorablement à un monde sobre, pauvre mais égalitaire. Le choix du 100 % renouvelable est donc implicitement le choix d’une société décroissantiste qui ne dit pas son nom. Le marxisme classique nous promettait l’égalité dans l’opulence, le climato-gauchisme nous promet l’égalité dans la pauvreté !

Le succès des Verts aux municipales de 2020 fut un incontestable avertissement quant à leur capacité à véhiculer leurs passions tristes au sein du monde urbain. Fort heureusement, les derniers sondages plaçant Yannick Jadot à 5 % ne lui laissent aucune chance de transformer l’essai à l’élection présidentielle 2022.

Voir en ligne : https://www.contrepoints.org/2022/0...