Jeannot lapin

S’inquiéter de la vie des animaux est en ce moment très à la mode. Je vais vous raconter la vie de Jeannot lapin.

En 1963, en Vendée, à la fête des écoles, j’ai gagé un petit lapin. Les enfants étaient ravis mais ne s’en sont pas occupés beaucoup. Ils l’ont appelé Jeannot lapin. Je l’ai nourri avec de l’herbe et des orties hachées. En deux mois il avait suffisamment grandi pour aller dans un enclos. Il avait tendance à sortir de cet enclos. J’ai augmenté la hauteur des côtés ce qui n’arrêtait pas Jeannot. Avec nous il était très familier et répondait à son nom en s’approchant

Un jour, un voisin est venu chercher Philippe pour qu’il récupère son lapin. Ce monsieur a expliqué que Jeannot venait la nuit, qu’il arrivait à ouvrir les clapiers et que le lendemain il lui fallait courir partout pour récupérer ses lapins. De plus il avait lâché son chien pour attraper Jeannot, mais le chien n’arrivait pas à attraper ce lapin parce qu’à son avis Jeannot était le produit d’un lièvre et d’une lapine. Philippe s’est rendu dans le jardin du voisin et il a appelé Jeannot qui s’est laissé attraper sans peine.

Pour maintenir Jeannot dans son enclos Philippe a acheté une lapine blanche et très vite il y a eu une quantité de petits lapins. Tout le monde était ravi d’admirer ces adorables petits animaux. Mais malheureusement, un jour nous avons constaté qu’ils étaient tous, sauf Jeannot, atteints de la myxomatose. Le vétérinaire nous a dit qu’il fallait tous les tuer, que c’était obligatoire. Je me suis attelé à cette tâche très pénible. Je les ai noyés, plusieurs ensemble pour aller plus vite dans un seau d’eau et enterré dans le jardin.

Sur ces entrefaites nous avions décidé de déménager pour nous installer à Moissac. Une installation difficile et douloureuse, pourtant pour que Pierre-Jean puisse entrer au lycée à la rentrée scolaire, j’étais installée dans un appartement au moment du déménagement. Philippe est donc venu s’installer avec moi et Jeannot lapin. J’ai aménagé un coin, sous le radiateur de la cuisine pour le lapin. Il suffisait d’ouvrir la porte fenêtre qui donnait sur le balcon pour que mon petit animal puisse faire ses besoins, il n’a jamais rien fait dans son coin ni dans la cuisine. Nous étions au deuxième étage ce qui a dissuadé Jeannot de sauter de plus il a fait très froid les déjections gelaient et donc très faciles à nettoyer.

Vers le mois d’avril un ami nous a offert deux petites chiennes cocker gold adorables évidemment. Où les mettre ? Avec Jeannot bien sûr. Le soir en rentrant du bureau quand j’ai ouvert la porte de la cuisine j’ai eu droit à un spectacle drôle et remarquable. Jeannot était dressé sur son arrière train et avec ses pattes avant il boxait les deux petites chiennes qui se pressaient contre lui pour essayer de téter, elles avaient si bien essayé que Jeannot était hérissé de touffes de poils humide

Cela n’a pas duré très longtemps, la femme d’un des deux associés est venir choisir une des deux petites chiennes, celle qui s’est blottie sur ses genoux sans attendre. Puis avec le beau temps

Philippe a décidé d’amener Jeannot à la ferme où il travaillait. Il lui a trouvé un coin ou il pouvait se mettre à l’abri et trouver la nourriture qu’on lui donnait. Pendant plusieurs années Jeannot a vécu en toute liberté. On le rencontrait surtout le soir quand il rentrait dormir. Puis on s’est rendu compte qu’on ne rencontrait plus Jeannot. Mystère.

Il est certainement au paradis des lapins.