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Il faudrait être fou pour travailler en France.

, par  NEMO , popularité : 3%
NJ-Ile de France

Dans un pays où dès que vous prononcez le mot travail, le fisc vous tombe sur le dos, vous n’avez qu’une envie, rester couché ou vous exiler.

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Les Français, parait-il, ont un poil dans la main. Ils ne veulent pas de la réforme des retraites qui les conduirait à travailler jusqu’à 64 ans au lieu de 62 (ou être au chômage deux ans de plus), quand nous sommes déjà le pays qui travaille le moins longtemps en Europe et peut-être au Monde. Et de donner en exemple les Suisses, Italiens, Allemands (ach, nos « amis » allemands), les Américains, les Anglais, n’en jetez plus, la cour est pleine de ces citoyens admirables décidés à travailler jusqu’à la mort, honte à nous, les rois fainéants.

Mouais, mais le problème, c’est que nous sommes aussi le pays où le travail est le plus taxé (les prélèvements obligatoires ont représenté 45% du PIB en 2022), le plus « anxiogène » et le moins valorisé du Monde ! Et figurez-vous que l’un ne va pas sans l’autre ! Pourquoi diable voulez-vous que les Français aient envie de se lever le matin, de passer deux à trois heures dans des transports en commun bondés (quand ils ne sont pas en grève), ou des embouteillages sans fin, d’être soumis à des formes de management par la menace, la contrainte ou pire, la non-reconnaissance (oui, en France, nous en sommes encore là dans beaucoup d’entreprises, privées ou publiques, à preuve nous sommes recordmen du monde de la prise d’anxiolytiques), pour qu’au bout du compte plus de la moitié du fruit de leur labeur soit confisqué en faveur de l’inégalable modèle social dont on nous rebat tous les jours les oreilles, et qui profite surtout à ceux qui ne contribuent en rien à le financer ?

La vérité, c’est que les travailleurs Français, à l’exception bien entendu du très haut du panier, qui se débrouille pour « optimiser » ses revenus (en clair pour en faire échapper une bonne partie à l’impitoyable taxation – et ils auraient tort de se gêner -), sont ceux qui, parmi les pays comparables, profitent le moins du fruit de leur travail, et en tirent le moins de satisfaction professionnelle et personnelle. Tandis que les assistés de tout poil, Français ou pas, autochtones ou fraichement arrivés – chez nous on ne fait pas de discrimination -, profiteurs de la solidarité nationale la plus généreuse du monde, bénéficient de revenus réels équivalents sinon supérieurs à ceux des travailleurs dits « modestes », surtout si l’on tient compte des avantages en nature auxquels leur « condition précaire » leur donne droit, priorité d’accès aux logements sociaux au cœur des villes -pendant que les travailleurs sont obligés de s’exiler loin de leur lieu d’emploi-, gratuité des transports, de la cantine scolaire pour les enfants, des soins (sans ticket modérateur), et tout ce que nos belles âmes peuvent imaginer pour se donner bonne conscience… et pour caresser l’électeur dans le sens du poil à bien voter.

Et après nos Macronains et autres « élites » surdiplômées pointent un doigt accusateur (moi je traverse la rue et je vous trouve un boulot) sur le pauvre malheureux qui, perdant 12 heures par jour de sa vie entre transports aléatoires et travail mal considéré et mal payé, finit par se dire qu’après tout, et pour le même prix, autant rester tranquillement chez soi, quitte à mettre du beurre dans les épinards en bricolant un peu au black.

La question, il faudra quand même se la poser un jour, et pas dans trop longtemps : combien de temps peut-on tenir avec une population constituée massivement d’oisillons attendant la becquée ? En tout cas, ce qui est certain, c’est que ça ne durera pas autant que les impôts.

Note : lorsque j’ai commencé mon activité professionnelle, mes premiers bulletins de salaire tenaient en 3 ou quatre lignes. En fin de carrière, une feuille A4 ne suffisait pas à contenir toutes les lignes de retenues diverses.