La semaine dernière, lors du match Nice – Marseille, des supporters quelque peu taquins ont déployé une banderole où il était question de stades plus « gay », et de l’amour que les aficionados portaient aussi à la « pédale ». Un crime de lèse-LGBT, s’égosillèrent les chaisières du nouveau culte de la sexualité tout azimut. Que ces belles personnes n’aient pas compris ce qui était à l’évidence de l’esprit, voire de l’humour (esprit : quand on se moque des autres ; humour, quand on se moque de soi-même, parce que je vous fiche mon billet que derrière les banderoles, il n’y avait pas que des hétéros) quoi d’étonnant. Ces gens-là ne rient même pas quand il leur tombe un œil. Or, c’en était, du second degré : ces banderoles étaient une réponse - « populacière, beurk », diront les culs serrés-, aux cris d’orfraie poussés quelques jours auparavant par la distinguée ministre des sports, assistant pour la première fois de sa vie à un match de foot au parc des Princes, et traumatisée à vie par les cris et les chants émanant du virage nord. L’indignation abondamment médiatisée de la dame ne pouvait, par les temps qui courent, que provoquer une déflagration nucléaire : l’inévitable Marlène Schiappa, d’autres membres du gouvernement essayant désespérément de sortir du néant dans lequel leur médiocrité les confine, les associations habituelles, les médias le doigt sur la couture du pantalon, etc… La ligue de foot s’étant crue alors investie de la mission sacrée d’éradiquer l’homophobie dans les stades, en annonçant des mesures aussi ridicules que disproportionnées, il était inévitable que ces supporters facétieux proposent de faire profiter l’état major de la ligue des bienfaits de la sodomie qu’elle s’était donné mission de faire respecter (La ligue, on t’encule). Voilà pour cet évènement considérable qui allait tourner en boucle pendant des jours sur toutes les bonnes télés.

Trois jours plus tard, il prenait à un afghan, tant qu’à faire clandestin, l’idée saugrenue d’égorger des passants à la sortie du terminus métro de Villeurbanne. Et là, ce fut un festival d’hypocrisie médiatique : agression avec un couteau, les autorités ne retiennent pas la piste de l’attentat, des blessés et, une « victime » (comme si les blessés n’étaient pas des vicitimes), calmons nous, il y a des milliers d’afghans en France, tous ne se jettent pas sur les passants avec une arme blanche (je l’ai entendu, par un « expert » de la télé), pas d’amalgame, soyons prudents, salauds d’extrème droite qui veulent tirer un bénéfice politique de l’incident, un pauvre malheureux dérangé, sous l’emprise du cannabis, incohérent, pas de quoi en faire un fromage… et la famille du jeune assassiné, sans doute soulagée que l’assassin de leur fils ne soit pas un terroriste islamiste, et que le ministre de l’intérieur ait promis de faire toute la lumière sur ce fait divers… Et passons à autre chose, vous voulez bien ? Pourris jusqu’à la moëlle !

Quel rapport entre ces deux cas, me direz-vous ? Hé bien qu’il s’agisse de sexualité ou d’Islam, on n’en est plus à vous demander tolérance et bienveillance envers des pratiques non hétérosexuelles (je prends toutes les précautions d’usage) ou envers les fidèles d’une religion qui pose quand même un sacré paquet de problèmes à notre pays et à notre continent, non, ça ne suffit pas. Maintenant, on nous interdit, sous peine de répression pénale, de penser ce qu’on pense. Quand bien même il ne vous viendrait jamais à l’idée d’agresser, d’insulter ou de vous moquer d’un homosexuel, vous n’avez plus le droit de constater que la nature a fabriqué des mâles et des femelles pour qu’ils se joignent et se reproduisent. Vous ne devez pas penser qu’avec la PMA et la GPA, on ouvre la boite de Pandore et que ça finira mal. De même, vous n’avez pas le droit de constater que si tous les musulmans ne sont pas terroristes (heureusement), tous les terroristes répertoriés ces dernières années sont musulmans et agissent au nom d’Allah.

Si vous pensez mal, vous êtes diagnostiqué « phobe », vous êtes donc atteint d’une maladie psychiatrique… Il faudra bien un jour se résoudre à vous enfermer. Le monde à l’envers. Ce ne sont pas les LGBTQI qui ont un problème, ce sont les hétéros, ce ne sont pas les musulmans radicalisés qui posent un problème, ce sont les kouffars, ce ne sont pas les obèses qui souffrent de surpoids, ce sont les grossophobes qui les font souffrir, ce ne sont pas les passeurs de clandestins qu’il faut punir, ce sont les xénophobes identitaires qui se substituent à l’Etat défaillant qu’il faut envoyer en prison…
Par contre, vous aurez noté que pour les juifs, on n’a pas inventé de mot en « phobe », juifophobe, sémitophobe, israélophobe. C’est d’antisémitisme qu’il est question. Tiens, tiens… vouloir éradiquer les juifs, surtout lorsqu’on est qui on est, ce ne serait pas une maladie, et ça pourrait se discuter ?

Note : pour vous dire à quel point le monde marche sur la tête : j’ai acheté cette semaine un livre sur EBay, et j’ai voulu mettre un commentaire dans lequel j’exprimais ma satisfaction. J’ai utilisé le terme « soigneusement emballé ». Eh bien figurez-vous qu’EBay a considéré qu’il s’agissait d’un terme vulgaire et a refusé le texte… Etonnant, non ?