Avez-vous pris votre abonnement 2024 ? Non ! CLIQUEZ ICI !
Ou alors participez avec un DON


Découvrez des pages au hasard de l’Encyclo ou de Docu PN
A compter du 25 mai 2018, les instructions européennes sur la vie privée et le caractère personnel de vos données s’appliquent. En savoir +..

Gilets Jaunes : ce n’est pas au malade de prescrire l’ordonnance.

, par  NEMO , popularité : 4%
NJ-Ile de France

Les Gilets Jaunes sont tombés à pieds joints dans le piège tendu par le pouvoir : l’incohérence des « propositions » formulées par leurs représentants auto-proclamés. Le monde nouveau a gagné une bataille. Mais qu’il ne se réjouisse pas trop vite : il n’a pas encore gagné la guerre.

JPEG - 53.8 ko

Dieu sait que je l’ai dit et répété dans mes tribunes : Gilets Jaunes, ne rentrez pas dans le jeu du pouvoir. Vous allez vous faire baiser. Et je vous conseillais (en toute modestie, mais je suis à votre disposition pour toute suite que vous voudrez bien donner à mes réflexions, comme on écrit dans les lettres de motivation) de vous contenter d’exprimer ce qui n’allait pas, de ne surtout pas vous engager dans des revendications qui ne pouvaient que vous faire clouer au mur.

Je n’ai sans doute pas été assez clair, alors je vais essayer de préciser les choses :

imaginez que vous êtes malade. Vous consultez votre médecin, avec un objectif simple et précis : retrouver la santé. Qu’est-ce que vous lui dites, au médecin ? Docteur, j’ai mal ici ou là, j’ai perdu l’appétit, j’ai des difficultés à bander (les muscles, pas de mauvais esprit), mes cacas sont tout mous ou tout durs… Le médecin vous ausculte, ouvrez la bouche, tirez la langue, vous palpe, et là, vous avez mal ? Ouille, oui, c’est bien là. Quand il s’est fait une idée précise de votre pathologie, en jargon médical quand il a émis un diagnostic, le médecin va alors vous délivrer une ordonnance, prescrire des examens complémentaires, vous faire hospitaliser… Bref, il va prendre les mesures nécessaires pour vous soigner, et si possible vous guérir. Vous, on vous demandera peut-être des efforts, arrêter de boire, ne plus fumer, mieux manger, faire du sport… etc.
NOTEZ QU’EN AUCUN CAS LE MEDECIN NE VOUS ENJOINT DE PROPOSER VOUS-MÊME UN TRAITEMENT. ÇA, C’EST SON BOULOT.

Eh bien, en ce qui concerne les Gilets Jaunes (ou plus globalement la France périphérique décrite par Christophe Guilluy), et le gouvernement, c’est pareil : c’est aux docteurs, aux « sachants », à ceux qui disposent des éléments de décision de poser le diagnostic et d’apporter les remèdes qui guériront la France, pas aux GILETS JAUNES DE « FAIRE DES PROPOSITIONS », comme se plaisent à le répéter à satiété les commentateurs aux ordres.

Ainsi, ce n’est pas aux Gilets Jaunes de proposer le rétablissement de l’impôt sur la fortune, la chasse à la fraude fiscale ou sociale, l’augmentation de la taxe sur ceci ou l’exonération des charges sur cela, la suppression des aides à trucmuche ou la création d’une taxe sur la valeur locative pour les propriétaires de leur résidence principale, comme je l’ai lu... ça, ce n’est pas une maladie. La maladie qui touche la France d’en bas, c’est de ne pas pouvoir vivre décemment de son travail.

Ce n’est pas aux Gilets Jaunes de demander le RIC, la proportionnelle ou la représentation au tirage au sort. Ça, c’est un remède éventuel, avec des effets secondaires, pas une maladie. La maladie qui touche la France d’en bas, c’est qu’on ne tient aucun compte de ce qu’elle pense et de ce qu’elle souhaite pour la France.

Au risque de vous offusquer, ce n’est pas aux Gilets Jaunes d’exiger que l’on mette quiconque en prison, qu’on arrête l’immigration, qu’on reconquière les territoires perdus de la République, ou qu’on empêche par tous les moyens les djihadistes et leurs familles de revenir en France. Dire ça, c’est servir sur un plateau l’accusation de « peste brune » dont nos bien-pensants ne sont pas avares. Non, c’est aux gouvernants de décider de ce qu’il faut faire pour assurer leur première mission : la sécurité des Français et l’intégrité du territoire, et c’est à eux d’assumer les conséquences bonnes ou mauvaises de leurs décisions ou de leurs atermoiements.

Ce n’est pas aux Gilets Jaunes de demander la suppression des comités Théodule, des assemblées qui ne servent à rien, des émoluments totalement déraisonnables accordés aux anciens présidents, anciens élus, amis de tout bord, des gabegies et dépenses somptuaires… Ce devrait être aux bénéficiaires d’avoir honte et de renoncer à se servir à ce point de la République, mais là, autant leur demander de s’arracher le cœur.

Et puis, ce ne devrait pas être aux Gilets Jaunes de demander qu’on les respecte, qu’on arrête de se foutre de leur gueule, de les prendre pour des idiots à qui on peut tout faire avaler, pourvu que ce soit bien emballé… Mais dans ce domaine, ni le gouvernement, ni les médias, ni les people ne semblent disposer à changer d’attitude.
Alors il se peut que la violence que nous avons connue jusqu’à présent ne soit rien à côté de celle à venir.