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Fraude électorale : Emmanuel Macron peut tout se permettre

, par  Régis de Castelnau , popularité : 5%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

On sait bien qu’au printemps 2017, la magistrature a mis en œuvre une opération judiciaire destinée à disqualifier politiquement le candidat de droite pourtant favori du scrutin présidentiel. Dernière partie de l’opération concoctée par la haute fonction publique et soutenue par l’oligarchie, elle a produit le résultat souhaité par ses instigateurs l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Lorsque l’on dit « la magistrature » c’est parce que si la procédure elle-même fut menée par une poignée de magistrats, ceux-là furent soutenus par la plus haute hiérarchie du corps et les organisations syndicales majoritaires. Ce soutien qui ne s’est jamais démenti à Emmanuel Macron, s’est caractérisé depuis six ans par un refus obstiné de s’attaquer aux locataires de l’Élysée et à son système. Dernier épisode en date, celui de l’aveu des protagonistes de la campagne présidentielle 2017 reconnaissant l’existence de fraudes. Celles-ci sont un serpent de mer qui vient de refaire surface. Cette fois-ci, c’est Radio France qui s’y colle et qui rapporte le témoignage de cadres de McKinsey qui décrivent explicitement : « des prestations qui auraient dû être facturées et déclarées dans les comptes du candidat Macron ». C’est à la fois un serpent de mer, mais aussi un secret de polichinelle. Quiconque s’est penché un peu sérieusement sur le déroulement de la campagne et sur les méthodes utilisées par l’équipe Macron sait à quoi s’en tenir. L’autre caractéristique est le refus obstiné de la justice de mettre son nez dans ce qui aurait dû aboutir dès ce moment-là à des poursuites pénales et à l’invalidation des comptes de campagne du candidat Macron. La justice française reste pourtant obstinément muette devant cette reconnaissance qui aurait dû justifier l’ouverture immédiate d’une information judiciaire, compte tenu du nombre d’infractions pénales qu’elle implique.

J’ai expliqué longuement tout cela dans mon livre » Une justice politique « , j’y renvoie.

La République a depuis le début un gros problème avec cet inconnu, porté à sa tête par une opération politique, médiatique et financière et entretenant parfois des rapports distants avec la simple légalité républicaine. Malgré sa réélection en avril 2022, Emmanuel Macron est perçu – plus ou moins massivement en fonction des crises – comme illégitime à occuper son poste.

Toutes les études d’opinion font état du rejet dont il est l’objet dans la population, et ce au-delà des politiques mises en œuvre. Avec l’aura de corruption qui l’entoure, sa nullité politique, ses traits de caractère insupportables et son arrogance personnelle, ses interventions (quelles qu’elles soient) sont immédiatement disqualifiées avec une rage surprenante. La crise de la réforme des retraites démontre d’évidence qu’au-delà du texte lui-même, c’est sa personnalité, son régime et son mode de gouvernance qui sont rejetés. Et l’on voit bien qu’Emmanuel Macron ne conçoit pas de gouverner sans le recours à une répression féroce, mise en œuvre avec l’appui de sa justice, de sa police et des lois liberticides que l’Assemblée nationale, dans sa version godillot/majorité absolue de la précédente mandature, avait adoptées en cadence.

Comment Emmanuel Macron est-il arrivé au pouvoir ?

L’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron à la mandature suprême de la Ve République est le fruit d’une assez extraordinaire manipulation. Une manipulation qui a bénéficié de circonstances et d’un alignement des astres qui ne sont pas près de se reproduire. Une des causes profondes de ce « hold-up » trouve ses racines en mai 2005, avec le référendum qui rejetait le traité constitutionnel européen. C’était un véritable défi lancé au bloc élitaire qui, dans toutes ses composantes, s’était mobilisé pour le oui.

On sait ce qu’il en a été du respect de la souveraineté populaire ; personne n’aura oublié la forfaiture de mars 2008, lorsque François Hollande apporta à Nicolas Sarkozy les voix du Parti socialiste au Congrès, voix sans lesquelles le forfait démocratique de la ratification du traité de Lisbonne n’aurait pas été possible. Le rejet de la classe politique par les citoyens s’en trouva renforcé, mais les Français jugèrent quand même bon (!), pour chasser un Sarkozy détesté, d’élire à la présidence en 2012, le principal artisan de la trahison. On sait ce qu’il advint du mandat lamentable de François Hollande, au bout duquel comme nous le dit Emmanuel Todd : « François Hollande n’a même pas pu se présenter à l’élection de 2017. Il a été comme vomi par le pays »

Compte tenu du score du Front National aux élections européennes de 2014, il fut dès lors évident que Marine Le Pen figurerait au deuxième tour de l’élection présidentielle 2017, son concurrent ayant alors toutes les chances de devenir président. La haute fonction publique d’État choisit alors l’un de ses représentants pour être ce candidat et qui proposé aux grands intérêts et oligarques français fût adoubé. Le 23 avril, Emmanuel Macron, avec 16 % des électeurs inscrits, se retrouva qualifié pour le deuxième tour, où, présenté comme un rempart contre un fascisme fantasmé, il l’emporta facilement. La mise en orbite de ce satellite radicalement inconnu jusqu’alors n’aurait pas pu se faire sans l’opération judiciaire lancée au beau milieu de la campagne électorale contre le candidat de la droite François Fillon, que tout le monde donnait jusqu’alors comme futur président.

Et il n’est pas excessif de considérer que pour imposer Emmanuel Macron à la présidence de la République, une conjonction d’intérêts a bien organisé une forme de coup d’État. L’objection selon laquelle cette qualification ne pourrait être retenue parce que son élection serait extérieurement et formellement légale ne tient pas. Rappelons d’abord que, dans l’Histoire, il est des coups d’état incontestables mais qui ont respecté la légalité formelle, comme celui de Bonaparte le 18 brumaire par exemple. Et ensuite que si l’on décortique un peu les conditions dans lesquelles cette élection présidentielle de 2017 s’est déroulée, on peut en conclure qu’elle est complètement illégale. En rappelant qu’illégalité juridique ne signifie pas nullité. C’est-à-dire que si l’on peut constater qu’une élection s’est déroulée illégalement, seul le juge régulièrement saisi peut le prendre en compte et prononcer les annulations et les sanctions nécessaires. Or, non seulement aucune procédure n’a été diligentée, mais certaines des institutions de contrôle ont carrément refusé d’accomplir leur mission.

Une élection illégale ?

Pourquoi l’élection d’Emmanuel Macron serait-elle illégale ? Pour plusieurs raisons, que l’on n’exposera pas ici en détail, mais l’on rappelera tout de même qu’en France, il existe une réglementation stricte dans le Code électoral dont le respect impératif permet d’assurer la sincérité du scrutin. Ces règles concernent essentiellement le financement des campagnes et la communication en période électorale. Le financement de la campagne d’Emmanuel Macron a bénéficié de façon incontestable de financements plus que suspects, à commencer par l’utilisation des moyens de l’État et des collectivités locales au soutien du candidat, ce qui est radicalement prohibé. Il y a eu ensuite toute une série d’apports de particuliers qui, comme l’a relevé le député Olivier Marleix, ressemblaient à des rémunérations de service et à de la corruption. Et l’on sait depuis déjà longtemps le rôle joué par le cabinet McKinsey, aujourd’hui confirmé par des témoignages internes. Il y a eu aussi bien sûr dans le domaine de la communication une invraisemblable et massive propagande de la presse audiovisuelle et écrite entre les mains des oligarques français, provoquant un déséquilibre majeur dans le débat démocratique et altérant ainsi la sincérité du scrutin.

Ce qui relevait de la pure et simple promotion commerciale est non seulement interdit, mais les coûts que représentaient ce déferlement auraient dû être réintégrés dans le compte de campagne d’Emmanuel Macron. Ce qui aurait fait évidemment exploser le plafond. Dans n’importe quelle élection locale, la constatation de telles infractions vaudrait aller direct vers l’annulation, l’inéligibilité, voire les procédures pénales. Et bien sûr, avec l’affaire Fillon, l’instrumentalisation grossière de la justice à des fins qui n’étaient pas les siennes a décisivement contribué à l’altération de la sincérité du scrutin.

On me répondra que puisque c’est si clair, comment se fait-il qu’aucun contrôle n’ait pu jouer, que les autorités chargées de les opérer soient ainsi restées les bras croisés ? Tout simplement et clairement parce qu’elles ont complètement rallié la solution que représentait Emmanuel Macron. Les magistrats du pôle financier et les journalistes à la manœuvre pour disqualifier Fillon l’ont probablement plutôt fait pour écarter celui qui pour eux représentait l’horreur d’un candidat de droite catholique. Mais la conséquence de l’arrivée de Macron ne leur posait aucun problème. Quant aux autres, Conseil Constitutionnel et Conseil d’État, ce sont des amis du nouveau président. Pour la Commission nationale des comptes de campagne, d’une pudeur de violette durant toute la période, les méchantes langues ont relevé l’augmentation copieuse (57 % !) de la rémunération de son président dans les semaines qui ont suivi …

Ce qui est particulièrement grave, c’est que comme l’a démontré l’affaire Bygmalion, toutes ces infractions ont d’abord une dimension pénale. Six ans après, la justice est toujours soigneusement muette. Elles ont ensuite des conséquences financières puisque le compte de campagne d’Emmanuel Macron aurait dû être rejeté. Et dans ce cas, les 11 millions d’euros qu’il a perçus de l’État pour le remboursement des frais n’aurait pas dû être effectué. Ce qui est pourtant arrivé à Nicolas Sarkozy en 2012, et l’a contraint à lancer son fameux Sarkothon…

Comme nous l’avons vu, dans un système de démocratie représentative, la légitimité politique d’occuper un mandat et d’appliquer son programme nécessite que soient réunies deux conditions cumulatives. Tout d’abord une arrivée au pouvoir légale et régulière par un scrutin dont la « sincérité » ne peut être mise en doute. Et ensuite que cette arrivée bénéficie d’une reconnaissance sociale de la part des gouvernés.

Les violations avérées des textes qui régissent et organisent la sincérité du scrutin et le refus des autorités de contrôle de s’en saisir entachent la légalité de l’élection d’Emmanuel Macron en 2017. Illégalité que le scrutin de 2022 ne « nettoie pas ».

On pourra nous chanter sur tous les tons les tautologies ineptes brandies sur les plateaux par les éditocrates et les faux politologues : « Emmanuel Macron est légitime parce qu’il est légitime ». On se heurtera au mur des faits : les Français pensent et ressentent aujourd’hui massivement Macron comme illégitime à cause de sa politique de ces comportements.

Mais aussi parce qu’il est arrivé au pouvoir au terme d’un processus que l’on sait irrégulier et illégal.

Régis de Castelnau

Voir en ligne : https://www.vududroit.com/2023/04/f...