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Face à la guerre des rues, l'Etat se défile

, par  Ivan Rioufol , popularité : 6%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

« Face à la guerre des rues, l’Etat se défile »

Officiellement, Tout-Va-Bien ! On vous le dit : dans leur grande majorité, les banlieues respectent le confinement, hormis quelques poignées de jeunes énervés. C’est en tout cas la version édulcorée servie par le pouvoir depuis un mois. Elle est avalisée par de nombreux médias peu curieux, prioritairement soucieux de ne pas "stigmatiser". Mais les faits sont têtus (lire Le Figaro). La violence urbaine, filmée sur les réseaux sociaux, ne cesse depuis quatre semaines de reprendre de l’ampleur. Elle viendrait, cette fois, en réaction aux ordres du gouvernement de rester chez soi et aux entraves que rencontre l’économie souterraine de la drogue. Depuis samedi, la perspective d’un embrasement des cités en rébellion est même redoutée par les forces de l’ordre. Un de ses membres est accusé d’avoir intentionnellement blessé à la jambe un jeune multirécidiviste qui circulait en scooter (sans casque) à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine). Trente quartiers de la région parisienne sont ces jours-ci en ébullition. Des incitations à l’émeute sont lancées sur Snapchat, ainsi que des appels à tuer des policiers, derrière le slogan #MortAuxPorcs. En province, d’autres quartiers de grandes villes (Le Havre, Bordeaux, Strasbourg, etc.) laissent voir depuis quelques jours de semblables volontés d’en découdre avec l’Etat. Un peu partout, la guerre des rues s’étend. Des barricades et des voitures sont incendiées, des guet-apens sont organisés, des mortiers artisanaux sont tirés contre des policiers (et même parfois contre des hélicoptères survolant les scènes de guérillas), des rodéos sauvages sont lancés comme des défis. L’omerta sur ces faits a de plus en plus de mal à tenir.

Ces petites intifadas ne sont pas une découverte. Elles ne résument pas non plus les quartiers d’immigration. Ceux-ci fournissent beaucoup de ces courageux invisibles (caissières, chauffeurs, éboueurs, livreurs, etc) qui font tourner l’économie tandis que les "premiers de cordée" se sont mis au vert. Reste que le renoncement du gouvernement à faire respecter l’état d’urgence sanitaire aux populations "sensibles" signe la victoire des séparatistes. Dès la fin mars, le secrétaire d’Etat à l’intérieur, Laurent Nunez, avait donné comme consigne aux policiers de faire preuve de prudence et de "discernement" dans les cités. Dans le même temps, la police était encouragée partout ailleurs à verbaliser sans état d’âme les contrevenants au confinement. Il est inexact d’affirmer, comme le fait le sociologue Michel Kokoreff dans Libération ce mercredi : "La question du confinement est une fausse piste. Les chiffres montrent très bien que les mesures ne sont pas moins respectées en Seine-Saint-Denis que dans le département voisin des Hauts-de-Seine". Selon la syndicaliste policière Linda Kebbab (FigaroVox) : "La hiérarchie, certainement sur ordre politique (…), encourage les collègues à éviter de patrouiller dans certains quartiers (…)". Rien ne fut plus facile pour Emmanuel Macron que de répéter six fois, le 16 mars : "Nous sommes en guerre", en désignant un microbe. Dans la contre-société, c’est la France, jugée "répressive" et "islamophobe" par le sociologue de Libé, qui est attaquée pour ce qu’elle est. Plus sa main tremble, plus la canaille jubile.

Liberté d’expression par Ivan Rioufol

Voir en ligne : https://blog.lefigaro.fr/rioufol/20...