On a vu nos souvenirs passer à la trappe :
Chacun était vorace, on les croyait tenaces…
Pourtant il n’est plus temps dès lors qu’on les rattrape :
Ils sont tous pris et tous prisonniers d’une nasse.
Une lueur paraît parfois comme en un rêve :
On croit en avoir saisi un que l’on retient,
Mais s’effiloche un fil qui sonnait une trêve
Et qui en assurait aussi quelque maintien.
Et tout comme un appel, au fond de la conscience,
Se dessine l’image floue de notre vœu :
On le charpente d’alentours de notre science
Qui puisse le transfigurer comme un aveu.
Tout le passé baigne au fond de notre mémoire :
L’événement surgit d’une profonde fouille…
Il décevra peut-être quelque vrai grimoire,
Mais la victoire est là où si bien l’on farfouille.
Mais quand l’inattendu alors vient à surgir,
Il faut refermer la porte que l’on a ouverte :
Notre passé est vite enclin à réagir
En malfaçons qu’on avait crues bien recouvertes. (31/12/2018)