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États-Unis : haro sur la liberté d’expression au nom de la « désinformation » !

, par  Pierre-Guy Veer , popularité : 4%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

N’en déplaise aux révisionnistes, les États-Unis ont été fondés sur une promesse de liberté et de gouvernement limité. Au fil des années, de nombreux amendements à leur Constitution ont généralement respecté le premier point.

Malheureusement, le second point, surtout au niveau fédéral, est un échec total. Washington ne cesse de prendre de l’expansion, et sa proximité avec le totalitarisme s’affiche maintenant au grand jour.

En effet, voilà maintenant que l’administration Biden vient de créer un Bureau de lutte contre la désinformation. Sous l’égide du tentaculaire Département de la sécurité intérieure (Homeland Security), il vise à combattre les fausses informations à propos du virus de 2020 et l’interférence russe dans les élections.

Non, ce n’est pas un poisson d’avril qui arrive un mois plus tard. Pour ajouter l’insulte à l’injure, la directrice dudit bureau, qui se prend pour Mary Poppins , est une négationniste de l’infâme histoire de l’ordinateur portable de Hunter Biden, qu’elle a qualifié d’histoire fantaisiste.

Des mauvais perdants ?

Ce dernier développement survient – un hasard ? – dans la foulée de la prise totale de contrôle de Twitter par l’excentrique Elon Musk . Bien qu’il doive une grande partie de sa fortune au gouvernement, Musk en est très critique et en voit les nombreux excès. Il a déménagé avec grand fracas de la Californie pour le Texas.

Musk s’affiche également comme un grand défenseur de la liberté d’expression. Depuis sa nouvelle acquisition, il rappelle à quel point un biais évident, notamment pour défendre Hunter Biden, était nuisible pour les débats publics. Il espère maintenant « imposer » une meilleure transparence des algorithmes afin d’avoir une plateforme d’échange plus neutre.

Il n’en fallait pas moins pour qu’on lui tombe dessus à bras raccourcis. Partout dans les médias, on s’époumone à dire que sa défense de la liberté d’expression n’est qu’un paravent pour défendre le racisme, voire le rêve d’un retour à l’apartheid . C’est même un danger contre la démocratie et les personnes marginalisées !

Comble du comble : on se plaint , sans la moindre dose de conscience de soi, que Musk pourrait réduire l’influence de certains politiciens.

Parlant de politiciens, les démocrates ne sont pas en reste. Un sénateur dénonce la prise de contrôle des milliardaires des médias sociaux et promeut une « justice algorithmique ». Hillary Clinton, maitresse de la désinformation depuis 2016, soutient les efforts pour une loi luttant contre la désinformation.

L’ancien président Barack Obama, qui n’était pas un défenseur de la liberté d’expression, a hypocritement dénoncé ses opposants politiques dans un récent discours , négligeant le fait qu’il a gagné le titre peu enviable du mensonge de l’année en 2013.

Une attitude revancharde

Dans tout ce cirque, les républicains se sont présentés en défenseurs de la liberté d’expression en saluant l’achat d’Elon Musk. On tente déjà de couper le financement au « ministère de la Vérité » avant qu’il ne gagne en importance.

Mais ne vous laissez pas berner, le GOP et les conservateurs ne sont pas défenseurs de la liberté d’expression. Rappelez-vous l’opprobre subi par le trio country Dixie Chicks quand il a osé faire part de sa « honte » d’être texan comme George W Bush, ou des relents puritains qui ont surgi plusieurs fois dans l’histoire.

Le gouverneur de la Floride, pressenti par plusieurs comme candidat potentiel à la présidentielle en 2024, a récemment rappelé ce fait. Il a approuvé une loi supprimant le statut spécial dont jouissait Walt Disney depuis 1967.

Oh, le problème n’est pas la fin de ce privilège. Tout libéral qui se respecte s’oppose à ce que quiconque jouisse d’un privilège au détriment des autres. Les largesses de la Floride envers Disney sont un exemple pourri de corporatisme, où un territoire était dépourvu de presque toute supervision publique. Même De Santis a nourri ce corporatisme en 2021 avec une exclusion à peine voilée de Disney de sa loi anti « censure » contre les médias sociaux.

Le problème est plutôt le contexte du retrait de ce privilège spécial. Disney a montré son opposition envers la mal nommée loi « Ne dites pas gay », ce qui n’a pas plu aux républicains de la Floride. Des vidéos de la compagnie ont aussi fait surface, suggérant que certains sont en faveur « d’injecter » leur idéologie dans leurs produits – les messages à Disney World sont maintenant libres de toute référence au sexe.

Que ce dernier point soit vrai ou non est sans aucune importance. Disney est une compagnie privée, et qu’elle décide de montrer des couples de même sexe est son affaire. Si les parents ne sont pas contents, ils cesseront de consommer leurs produits. Si les politiciens commencent à s’en mêler, on ouvre la porte à un revanche envers des mal-aimés qui parlent trop fort ou montrent une opposition impopulaire.

En effet, Elon Musk n’a jamais caché son dédain contre l’agence de réglementation des marchés financiers, qui lui colle constamment aux fesses . Son achat de Twitter semble l’exposer à encore plus de problèmes…

Bref, la dérive des États-Unis de ses principes fondateurs se confirme une fois de plus. Les deux principaux partis, chacun à leur manière, montrent que l’opposition n’y est plus tolérée et que tous les moyens nécessaires seront pris pour y « remédier. »

Et les démocrates joueront respectivement les vierges offensées quand la main de fer du gouvernement les étouffera. En effet, est-ce qu’ils seront aussi enthousiastes quand les Républicains nommeront un sympathisant au ministère de la Vérité ? Est-ce que les républicains applaudiront quand un gouverneur récompensera les mouchards anti-armes à feu selon le modèle anti-avortement du Texas ?

Voir en ligne : https://www.contrepoints.org/2022/0...