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Et la présomption d’innocence, monsieur le Président ?

, par  NEMO , popularité : 4%
NJ-Ile de France

On nous a bassiné pendant plus d’une semaine avec « l’affaire » Michel Zecler, le producteur tabassé par 4 flics. Et si on prenait un minimum de recul, auquel on ajouterait une pincée de bonne foi ?

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Je ne suis pas un défenseur acharné de la police, ni un « tout le monde déteste la police » (j’ai eu à m’en plaindre, parfois, à être bien content de les voir arriver, une fois ou deux). Aussi je ne viendrai pas ajouter mon grain de fiel dans cette histoire navrante, mais quand même : qu’un président de la République y aille de son tweet compassionnello-indigné, qu’il bafoue à ce point sa fonction en allant jusqu’à téléphoner personnellement à la victime sans prendre le recul indispensable, que des médias en fassent la une pendant plus d’une semaine, avec plateaux de commentateurs expliquant en boucle que bien sûr, il y a la présomption d’innocence, mais que les images sont accablantes, que le témoignage du producteur fait se dresser les cheveux sur la tête – même à Auschwitz, les SS n’étaient pas aussi brutaux, si on les écoutait -, et tout cela à sens unique, puisqu’il n’était pas question d’entendre ce que les policiers incriminés auraient pu avoir à dire.

Quelque peu extravaguant, n’est-il pas ? Ces quatre pauvres bonhommes sont d’ores et déjà condamnés – l’un d’eux est d’ailleurs en prison, où notez qu’il sera bien tranquille, puisque la racaille à laquelle il est tous les jours confronté se trouve, elle, dehors -, on peut même faire l’économie d’un procès.

Sauf que si ces flics ont pété un plomb, et cela, au moment où j’écris, reste à prouver, en droit français, par la justice et pas par la « victime » ou l’opinion, la moindre des choses, c’est de leur concéder ce que l’on accorde volontiers au pire des criminels, la possibilité de se défendre, et, à tout le moins, de s’expliquer. J’aimerais bien comprendre pourquoi, s’il faut croire à l’intégralité du témoignage de Michel Zecler, d’un seul coup, ce n’est pas un seul policier, mais quatre qui perdent le contrôle, qui se mettent à taper comme des sourds, sans la moindre raison, sur un quidam qui vaquait tranquillement à ses occupations, mais noir, il est vrai. Pourquoi les quatre ont-ils frappé, pourquoi aucun d’eux n’a dit aux autres d’arrêter ? Ces quatre policiers constituent-ils une exception dans la police ? La police n’est-elle constituée que de pourris, racistes et brutaux,et alors, pourquoi si peu d’affaires Zecler, somme toute ?... Vous voyez bien qu’il y a quelque chose qui cloche là-dedans !

Tous ces « chefs », champions du « à toi la patate chaude », depuis la hiérarchie policière, en passant par le ministre de l’intérieur, le garde des sceaux et le président de la République, n’ont-ils rien à voir avec ce qui s’est passé ce 21 novembre ? Quand on confie à des policiers des missions aussi ridicules que de contrôler des attestations de sortie Covid ou de port du masque, ce qui donne à des gens tout à fait pacifiques des envies irrépressibles de révolte, quand on les dote d’armes létales dont ils n’ont le droit de se servir qu’une fois morts, quand on les laisse vivre dans des commissariats où il n’y a même plus de budget pour du papier toilette, quand leurs véhicules de service valent à peine mieux que les épaves qu’ils ont ordre de verbaliser, quand ils arrêtent des dizaines de fois des racailles que des juges pétris de compassion pour les « victimes de la société » s’empressent de remettre en service, quand un ancien président de la République court au chevet d’un Théo, quand un ministre s’agenouille devant des Traoré... Et je mets dans le même sac médias, associations et partis politiques indignes qui, profitant du moindre soupçon de brutalités policières, montent des incidents mineurs en mayonnaise - un croche-pied, quelle horreur ! -, histoire de déglinguer encore plus notre pays.

Moi, franchement, ce n’est pas cette affaire qui m’étonne. Ce qui me surprend et force mon admiration (et une forme de pitié) pour la police, c’est qu’il n’y ait pas eu, à ce jour, des policiers, qui, rendus fous par les insultes, les provocations et les pressions qu’ils subissent, se mettent à tirer dans le tas d’une de ces innombrables manifestations contre les violences policières... Honte à leurs chefs !