La popularité d’Édouard Philippe n’a jamais été aussi haute, et celle d’Emmanuel Macron aussi basse – c’est du moins ce qu’on veut faire avaler au bon peuple de France. Le « système » qui n’existe que dans les esprits dérangés des comploto-populistes a choisi le successeur du gamin capricieux qui s’est carbonisé en se prenant pour le président des Français...

Je vous l’avais laissé entrevoir dès le mois d’avril, après avoir écouté sur Europe 1 une émission animée par Olivier Duhamel et Catherine Ney : la chute de Macron a été décidée en « haut lieu » (qui n’existe pas, on ne le répètera jamais assez), et son remplaçant trouvé, Édouard Philippe – que les autres prétendants ne se fatiguent pas, ils n’ont aucune chance -. Grand, ce qui impressionne toujours, barbe côté noir pour les dames, côté blanc pour les retraités, de droite, mais un peu de gauche tout de même, jeune, mais pas trop, le visage inspiré du capitaine au long cours endurci par les tempêtes océanes. Je vais pour une fois me citer : « on » a lancé discrètement la lessive Philippe ; puis, si ça prend, « on » montera en puissance, comme « on » l’a fait pour Macron, jusqu’à ce que les consommateurs soient persuadés qu’ils laveront encore plus blanc avec l’Édouard qu’avec l’Emmanuel »(Chassez le Macron, Philippe arrive au galop).

Et c’est là, mes bons amis, que nous entrons dans le sublime : si l’on en croit tous ceux qui pensent à votre place, Édouard Philippe aurait été l’homme, que dis-je, je surhomme de la pandémie du Covid19, celui dont la future statue ne sera contestée ni par les féministes, ni par les racialisés, ni par les homosexuels, ni par les non-binaires. Si le corona virus n’a pas réussi à tuer tous les français, on se tue à vous le répéter, c’est grâce aux décisions courageuses et impopulaires prises par notre premier ministre, à peine aidé par les descriptions apocalyptiques du virus répétées en boucle dans nos médias d’information téléguidée. Merci monsieur le futur président de la République de nous avoir enfermés pendant plus de deux mois, hommes, femmes et enfants, dans des résidences secondaires entourées de jardins luxuriants, de piscines chauffées, et pourvues de tous les moyens modernes de communication. Merci d’avoir instauré le beau temps pour que nous en profitions un maximum. Merci de nous avoir fait confiance en nous laissant remplir nous-mêmes le formulaire qui nous permettait de quitter nos abris anti-coroniques une heure par jour pour vérifier que nous n’étions pas seuls et abandonnés. Merci, monsieur le premier ministre, d’avoir préservé la vie de nos plus de 65 ans en fermant les écoles et tous ces lieux de débauche, bars, restaurants, cinémas, théâtres, où nos jeunes et moins jeunes se pervertissent. Merci de nous avoir fait économiser le coût de masques et de tests qui, de toutes façons, n’auraient servi à rien. Merci d’avoir réduit à néant les émissions de C02. Merci pour tout ce que vous avez fait pour nous. On vous aime, et d’ailleurs on l’exprime dans des sondages qui ne sont absolument pas bidonnés, n’en déplaise aux esprits soupçonneux.

Non mais, de qui se moque-t-on ? Le bilan de l’exécutif français, qu’on se le dise, est catastrophique : nous sommes dans le top 5 des pays qui ont eu à compter le plus de décès par million d’habitants. Nous sommes le pays occidental dont l’économie va le plus souffrir du corona. Nous avons dû changer de ministre en pleine « bataille ». Nos « experts » ont passé leur temps à se chamailler pour savoir s’il fallait ou non administrer de la chloroquine aux testés positifs (à des tests que nous n’avions d’ailleurs pas). L’administration, dont le chef est le premier ministre, n’a fait que ce qu’elle sait faire de mieux : traîner des pieds et multiplier les procédures. J’ai même un exemple proche d’un fabricant bénévole de masques (avec sa propre imprimante 3d, il fabriquait gratuitement des masques pour l’hôpital local), qui s’est fait remonter les bretelles par l’agence régionale de santé, pour ne pas être passé par leur processus d’habilitation... Et ne parlons pas de l’autorité de l’État, bafouée comme jamais avec la bénédiction de deux des plus éminents ministres d’Édouard, le ministre de l’intérieur et la garde des sceaux (qui n’ont pas été virés sur le champ).

Et c’est ça, l’homme que l’on veut nous faire passer pour celui qui a sauvé la France ? L’homme qui, au plus fort de la pandémie, se préoccupait avant tout de sa candidature à la mairie du Havre ? L’homme qui, si Macron, poussé par ses amis du show bizz, n’avait pas insisté pour assouplir le confinement, nous aurait laissé moisir dans nos bunkers jusqu’à la saint glinglin pour ne pas prendre de risque (pour lui)...

Franchement, si Édouard Philippe ose se présenter aux prochaines élections présidentielles, et s’il est élu, alors là, je pousserai un grand cri de rage et de dépit : Ahahahahahahahahahah !