Interviewé par Le Parisien dans le cadre du déconfinement, le ministre de la Santé est revenu sur l’interview de l’infectiologue, et ne semble pas apprécier ses méthodes.

Le déconfinement, c’est le 11 mai. Du moins, c’est la date annoncée par Edouard Philippe devant l’Assemblée nationale lundi 27 avril. Dans une interview au Parisien , le ministre de la Santé Olivier Véran a demandé une nouvelle fois aux Français de faire preuve de prudence et de responsabilité lors des semaines à venir pour la préserver la santé de tous, et n’a pas hésité à mettre en garde. « Si le nombre de malades devait être trop élevé, la date de lever de confinement pourrait être remise en question ». Balayant tous les sujets ayant trait au coronavirus, Olivier Véran est également revenu sur les déclarations du professeur Raoult, vendredi soir sur BFM TV. Ce dernier expliquait notamment qu’il ne croyait pas forcément en une deuxième vague.

« Le Pr Raoult est inventif, ingénieux, c’est un touche-à-tout, capable de trouver des solutions pour faire face à une forte demande de tests. C’est aussi un grand virologue […] Je ne lui enlève aucune de ses qualités… » dit-il d’abord. Avant d’être beaucoup moins tendre. « Mais je préfère me référer à des experts qui ne disent pas qu’il y aura moins de morts du coronavirus, que par accidents de trottinette. Oui qui ne disent pas qu’il n’y aura pas de seconde vague après avoir dit qu’il n’y aurait pas de première. Ce n’est pas très responsable et je lui dirai », assène-t-il.

Efficacité de l’hydroxychloroquine ?

Très controversé, l’infectiologue de l’IHU Méditerrané de Marseille expérimente depuis le début de la crise un traitement à base d’hydroxychloroquine. Ce samedi, il a d’ailleurs publié une étude montrant une « baisse significative de la mortalité chez les patients atteints de forme graves du Covid-19 » à la suite d’un traitement avec ce médicament, a-t-il annoncé.

Le Professeur Raoult est persuadé de l’efficacité de son traitement. « Il n’y a pas beaucoup de médicaments qui révolutionnent l’espérance de vie, moi, je suis un vrai scientifique », martelait-il vendredi soir sur BFM TV. Même s’il reconnaissait que « tout est toujours très difficile à prouver ». Sur la seconde vague, il avait avancé un argument : « C’est encore une fantaisie […] Des infections respiratoires dans lesquelles il y a une seconde vague, il n’y en a pas. Donc je ne vois pas pourquoi il y en aurait pour celle-là. »

Premier article rapportant une baisse significative de la mortalité chez des patients atteints de formes graves du COVID-19 suite à un traitement par hydroxychloroquine. Grâce à une action sur la tempête de cytokines ? https://t.co/hxZyUjf8vW

— Didier Raoult (@raoult_didier) May 2, 2020