Il fut l’un des héros de mai soixante-huit,
Le rusé trublion qu’est notre Cohn-Bendit,
Avec quelques chantres de révolte abreuvés,
Croyant trouver "la plage dessous les pavés".

C’est "l’imagination qui [prenait] le pouvoir",
Grand pouvoir en effet, vidé de tout devoir !
La bride sur le cou, passions exacerbées,
Le bourgeois allait en rester la bouche bée.

C’est d’affligeants slogans qu’on refaisait la bible,
Toute morale admise n’était rien que nuisible,
Il était désormais "interdit d’interdire",
Les barrières tombaient, c’est bien peu de le dire.

On voit où a mené cette révolution
A laquelle des lois ont donné leur caution :
Décadence des mœurs, sida, avortement,
Enfant-roi, alcool, drogue et tout désœuvrement.

De faits d’armes et par intérêt humoral,
L’un des héros devint inspecteur général*,
L’autre fut élu député européen…
A quand les marches du palais élyséen ? (28/11/10)

* Alain Geismar