… Et l’on fera toujours de nos petits tracas
De grands malheurs dont on présentera les cas…
Et d’une vétille on fait une tragédie :
On ne supporte rien que l’on ne parodie.

On a depuis longtemps rejeté la souffrance :
Elle était pourtant le tremplin d’une espérance,
Sans être maso, on savait se purifier
Et proche d’en être par elle sanctifié.

On n’allait certes pas jusqu’à se crucifier,
Mais on savait qu’elle pouvait nous bonifier,
Bien sûr la chrétienté nous a ainsi guidés,
Tout en sachant que raison il fallait garder.

Mais nos pleurnichements se sont faits mieux entendre,
Jusque, pour des vétilles, faire des esclandres :
Appeler les pompiers ou la gendarmerie,
Toujours injoignables de leur étourderie.

Souffrir c’est bien sûr, mais sans jamais trop d’excès,
Savoir crever à temps quelque mauvais abcès
Loin de moi l’idée de vanter le masochisme :
Il suffit de relire son vieux catéchisme. (15/11/2018)