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Covid-19 : pourquoi faire simple quand on peut faire Belge ?

, par  Justine Colinet , popularité : 5%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
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Par Justine Colinet.

Alors qu’en France, on continue de se poser la question de l’utilité ou non du port du masque en plein air , celui-ci étant devenu obligatoire dans plusieurs villes de l’Hexagone, le gouvernement belge prend lui aussi une série de nouvelles mesures afin d’éviter un reconfinement, partiel ou même total, du pays à l’aube d’une crise économique sans précédent. Nouvelles mesures ou retour en arrière ?

Un nouveau Conseil National de Sécurité a annoncé, ce lundi 27 juillet, que la Belgique n’enclencherait pas la phase 5 du déconfinement en raison du rebond de l’épidémie, notamment à Anvers où la situation est inquiétante. Pour Sophie Wilmès, Première ministre, «  il ne s’agit plus d’aplatir la courbe, mais de la faire redescendre ».

Depuis le 25 juillet, en plus de l’être dans les lieux publics clos, le port du masque est devenu obligatoire dans les marchés, les brocantes, les rues commerçantes et tous lieux fréquentés, dans les bâtiments publics, dans les établissements HORECA (sauf pour manger et boire). Ces mêmes établissements HORECA (hôtels, restaurants et cafés) doivent tenir un listing avec les adresses mail et numéros de téléphone de leurs clients (liste qui devrait être détruite après 15 jours).

À partir du 29 juillet, nouvelles mesures ou retour en arrière ?

En Belgique, suite à ce dernier Conseil National de Sécurité, nous sommes donc à mi-chemin entre l’instauration de nouvelles mesures , et ce que l’on peut interpréter comme un important retour en arrière concernant les libertés individuelles.

Jusque fin août, la « bulle sociale » , concept propre aux Belges qui avait déjà fait parler d’elle il y a quelques mois, passe à maximum cinq personnes par foyer. Ces cinq personnes doivent être les mêmes pendant les quatre semaines à venir. Les enfants de moins de 12 ans ne sont pas comptés dans cette bulle. Ces cinq personnes sont donc des personnes extérieures au foyer, avec lesquelles on ne respecte pas obligatoirement le port du masque ou les gestes barrières.

Les événements, réceptions et rassemblements privés (non-encadrés) sont, quant à eux, limités à 10 personnes avec lesquelles il faut impérativement respecter les gestes barrières et le port du masque.

Les événements organisés sont désormais limités à 100 personnes à l’intérieur et 200 personnes à l’extérieur, et ce toujours en respectant les gestes barrières et le port du masque.

Le télétravail est de nouveau fortement recommandé.

En ce qui concerne les commerces, les mesures en vigueur durant le confinement, c’est-à-dire le fait de faire les courses seul et pour une durée de 30 minutes maximum, sont de nouveau appliquées.

La mesure qui visait à accorder des trajets en train gratuits aux citoyens sera reportée en septembre, pour éviter l’affluence dans les transports en commun.

Comme pour l’HORECA, le tracing devra être accentué dans certaines situations spécifiques où le risque d’épidémie est plus élevé car les individus sont « en mouvement ». Dans ces endroits, des informations de contact seront également demandées, comme dans les centres de bien-être et les cours de sport.

Voilà pour le rétrécissement des bulles sociales et les mesures prises au niveau national.

Le port du masque : ici oui, là non…

Le Conseil National de Sécurité a spécifiquement divisé ses annonces en deux parties, et c’est là que cela se complique… Au niveau national donc, les mesures en vigueur sont celles citées précédemment.

Au niveau local par contre, le Conseil insiste pour que les autorités locales prennent des mesures fermes dans leur commune si la situation épidémiologique se détériore : «  Ils reçoivent les données épidémiologiques des autorités régionales et disposent de toute la possibilité d’intervenir si la situation l’exige. »

On comprend donc que les autorités locales sont priées d’agir et d’intervenir autant que faire se peut, dans la mesure du possible, avec les moyens dont elles disposent…

Cette différentiation entre l’approche nationale et l’approche locale pose la question d’une confusion au niveau du leadership. La compréhension des mesures en devient de moins en moins aisée. Les Belges ont pourtant besoin d’une organisation cohérente et collective dans l’ensemble du pays afin de combattre l’épidémie.

C’est donc par commune que certaines décisions se prennent, notamment en ce qui concerne le port du masque dans les rues commerçantes et les « lieux à forte fréquentation ».

Ceci étant une notion quelque peu subjective, les Belges ont tout intérêt à se connecter régulièrement sur internet et à faire appel à Google Maps ou autre pour vérifier leur itinéraire lorsqu’ils se déplacent à pied afin d’éviter les amendes : ici, on porte le masque ; là, on le retire ; ici encore, il faut le remettre… Les listes des rues , commune par commune, où le port du masque est obligatoire sont interminables , mais pourtant à surveiller de près.

Pour quel résultat final ? Nous le saurons apparemment dans quatre semaines. Comme le dit Christophe de Brouwer, docteur en Science de la Santé publique, à propos du port du masque en plein air : « la liberté devrait être laissée à chacun, car les bénéfices attendus sont vraiment très faibles, lorsque ce n’est pas l’inverse car le port du masque est inadéquat, défaillant. Or, la compliance pour une bonne utilisation n’est pas simple à obtenir. L’éducation des personnes est certainement plus efficace dans ce cas que l’obligation avec menaces d’amendes et autres. »

Ces tracasseries administratives, cette bureaucratie sans fin, ce surplus d’informations, parfois claires parfois floues, rendent la compréhension et l’application des règles toujours plus compliquées.

Les gouvernements ne l’ont-ils toujours pas compris ? Pour que des règles de sécurité soient comprises et respectées par le plus grand nombre, il faut qu’elles soient simples et clairement énoncées.

Plusieurs questions restent en suspens, notamment à propos du testing, pour lequel la Belgique aurait une capacité de 30 000 tests par jour. Alors oui, la capacité à mettre en place des tests de dépistage est là, mais la réalisation de ces tests au jour le jour sur le terrain ne suit pas, et l’élargissement des conditions d’accès aux tests ne semble pas encore à l’ordre du jour : 17 000 tests quotidiens sont pour le moment effectués en Belgique.

Aussi, avec les départs en vacances qui se multiplient, arrive la question du respect des bulles sociales à l’étranger, alors que ce concept est propre à la Belgique.

Le surréalisme belge ne finit pas de nous étonner, mais pour le mot de la fin, Sophie Wilmès tenait tout de même à rassurer les Belges : «  Nous espérons ne pas devoir prendre de décisions plus strictes à l’avenir, mais si les résultats ne s’améliorent pas, nous devrons peut être prendre de nouvelles mesures. Tout est toujours possible, nous l’avons dit depuis le début. »…

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