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Confinement, délations, petites dictatures et autres réjouissances françaises

, par  Margot Arold , popularité : 5%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
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Par Margot Arold.

Tout est bon pour lutter contre le coronavirus, même et surtout les mesures les plus stupides. Certains maires vont jusqu’à prendre des arrêtés municipaux qu’ils sont obligés d’annuler au bout de quelques jours tellement ils entrent en contradiction avec la Constitution ou avec la loi.

Voici un florilège des décisions et des déclarations les plus étonnantes. À méditer pour de futurs choix électoraux lorsque ceux-ci seront de nouveau à l’ordre du jour…

Interdiction d’acheter une seule baguette

Ferdinand Bernard, maire de Sanary, a interdit aux habitants de sortir à plus de 10 mètres de chez eux .

Il n’en était pas à son premier essai : agacé que certains aillent acheter leur pain ou leurs cigarettes et « en profitent » pour se promener, il avait tenté de faire passer une interdiction d’acheter un seul produit : il était donc obligatoire d’acheter plusieurs baguettes et plusieurs paquets de cigarettes !

Il a finalement annulé ces deux arrêtés.

Interdiction des locations saisonnières

Dans les stations balnéaires ou à la montagne, on prend des mesures drastiques. Outre l’interdiction de l’accès aux plages, à Belle-Ile les locations saisonnières sont devenues interdites. Idem aux Sables-d’Olonne . Rappelons que les locations appartiennent non pas aux communes, mais à des propriétaires qui s’acquittent en retour d’un certain nombre d’impôts et de taxes.

À Morlaix, la mairie a interdit de 9 h à 15 h l’usage des outils bruyants , tant pour jardiner que pour bricoler chez soi, au motif de permettre aux soignants de se reposer. Que ne ferait-on pas pour votre bien.

La montagne, ça vous perdra

Mais c’est dans un petit village de montagne que les mesures prennent un tour consternant.

Le maire de Saint-Gervais-les-Bains , excédé par quelques personnes venues occuper leur résidence secondaire, critique la présence de ces habitants ponctuels :

« Il y en a quelques-uns et ce sont quelques-uns de trop. On le voit à quoi ? Ce sont les voisins qui voient les chalets qui sont subitement allumés, qui mettent un message en disant : » Mais pourquoi ils sont là ? Qu’est-ce qu’ils viennent faire ? Qu’ils restent chez eux, du début à la fin ! « 

La France, décidément, garde de vieilles habitudes bien ancrées. Que de voisins bien intentionnés qui veillent sur vous…

Jean-Marc Peillex, le maire de Saint-Gervais, poursuit :

« Ils auraient choisi Saint-Gervais pour se confiner, pas de souci ; ils auraient été accueillis à bras ouverts, mais ce n’est pas à la carte. »

Les habitants ponctuels de son village sauront apprécier la variabilité de l’accueil au moment où ils s’acquitteront de leurs taxes foncière et d’habitation, qui, elles, ne souffrent pas de paiement « à la carte ».

D’ailleurs ce charmant village donne surtout envie de ne plus y mettre les pieds, avec une formule du maire , qui fleure bon la menace et l’appel au règlement de comptes :

« On est un petit village et les gens se souviendront que telle famille n’a pas respecté, que telle famille est venue ».

Certains commerçants râlent aussi, au motif que quelques touristes viennent leur faire prendre des risques :

« Dans les Bauges aussi, certains commerçants locaux s’agacent de recevoir ces jours-ci la visite de clients… qui étaient absents jusqu’à présent. C’est le cas du chocolatier Jacob qui à l’approche de Pâques voit certains vacanciers dans son magasin. Il leur demande de rester en dehors de la boutique ou de se faire livrer à domicile » explique France Bleu .

Le confinement monte les gens les uns contre les autres

Au lieu de voir une opportunité économique dans l’apport d’une poignée de touristes, les gens ont pris peur, se dénoncent les uns les autres, se surveillent.

On pleurera sur l’arrêt de l’activité économique, mais on ne veut pas de touristes qui font vivre les commerces. On pleurniche sur les « lits froids », que dénonce souvent le même Jean-Marc Peillex, ces lits inoccupés et ne rapportant rien à la commune. Mais on n’en veut pas, de ces touristes.

D’ailleurs on se demande si ces maires ont bien compris que l’avenir de leur commune est lié à la manne financière apportée par les touristes et les propriétaires de résidences secondaires. Même eux finissent par mordre la main qui les nourrit. Jean-Marc Peillex, toujours très remonté contre les résidents secondaires de sa station de ski,déclare :

« Pour eux ce n’est pas un problème d’argent ou d’amende. Celui qui a un beau chalet dans les Alpes, une belle maison sur la Côte d’Azur ou sur la côte atlantique, 135 euros ou 500 euros ce n’est pas grand-chose », constate Jean-Marc Peillex, impuissant devant cette situation. « 

Ces salauds de riches sauront apprécier.

Délation, encore et toujours

Certes, des idiots n’ont rien compris au mode de contamination. Mais monter dans sa voiture, faire 1, 10, 100 ou 500 km, et en descendre pour rester dans sa résidence secondaire ne contamine personne d’extérieur à la famille.

Marcher sur un chemin ou une route, seul, ou accompagné de ces mêmes personnes ne contamine personne non plus.

Il serait temps de mettre fin à ce zèle délétère, temps d’arrêter de faire passer quelques touristes pour des criminels.

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Image Facebook Pharmacie de Ecoles.

Soyons logiques : il faut porter un masque lorsqu’on côtoie des gens. Rester chez soi n’est qu’une consigne cache-misère, de celle que l’on donne parce qu’il n’y a pas de masques pour tout le monde, et que leur vente est même interdite à la population.

Celui qui dénonce aujourd’hui pourrait bien être le dénoncé de demain. L’ennemi ce n’est pas votre voisin qui subit le confinement avec moins de force d’âme que vous, mais celui qui vous enlève la liberté de circuler comme avant. Ce n’est pas parce que la population tout entière en a été privée qu’il faut se retourner contre son prochain, tout imbécile qu’il puisse être.

Les interdictions en tout genre fleurissent aujourd’hui, ainsi que leur cortège de dénonciations, parce que votre protection n’a pas été assurée par l’État auquel vous versez pourtant vos impôts et vos cotisations sociales. Il ne faudrait pas l’oublier, au risque de faire se répéter tristement l’Histoire.

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