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Censure dans l’Union européenne : bienvenue à Bruxellinegrad

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Article disponible en podcast ici .

Selon l’empereur Marc-Aurèle, « la meilleure façon de se venger d’un ennemi, c’est de ne pas l’imiter ». Dans ce cas la Russie est-elle vraiment l’ennemi de l’UE, tant nos gouvernements imitent Poutine dans ses lois liberticides ?

Verrouiller les médias

Commençons par la liberté d’expression et la pluralité des médias.

L’État français contrôle déjà la télévision. Cinq des sept premières chaînes sont étatiques (France 2, France 3, France 4, France 5, Arte), le reste est détenu par des oligarques français : TF1 avec Bouygues, C8, CNews avec Bolloré, BFMTV avec Drahi. M6 est quant à elle détenue par le groupe allemand Bertelsmann.

L’État est aussi présent à la radio avec France Inter, France info, France bleue, France culture, France musique, Fib et Mov. Le reste étant là aussi possédé par des oligarques. RTL par le même groupe allemand Bertelsmann, RMC par le même Drahi, Europe 1 , RFM et Virgin Radio par Lagardère.

Pour la presse, l’État se contente de verser d’énormes subventions aux journaux , lui donnant un pouvoir de vie ou de mort sur chaque titre. De toute manière, là aussi on retrouve les oligarques. Le Monde est détenu par Xavier Niel, Libération par le même Drahi, Le Figaro par Dassault, Les Échos par Bernard Arnault, Le Journal du Dimanche par le même Lagardère, CNews , Gala , Télé- Loisirs par le même Bolloré.

Le paysage médiatique français constitué exclusivement d’État et d’oligarques n’a rien à envier au paysage médiatique russe. Mais comme Poutine, nos gouvernements souhaitent encore restreindre l’accès à l’information.

Étendre la censure par la loi

Il faut se rappeler de la loi Avia . Le gouvernement voulait imposer une liste de sujet haineux interdits sur internet. Les plateformes telles YouTube ou Twitter devaient supprimer le contenu en moins d’une heure. Le râteau de la censure serait donc particulièrement large pour éviter toute amende.

Cette loi, bien qu’adoptée par l’Assemblée, fut annulée par le Conseil constitutionnel. Cependant, même abrogée, elle est tacitement appliquée par les plateformes pour ne pas se mettre le gouvernement à dos.

Durant le covid, des vidéos contraires à la vaccination obligatoire ont été retirées. Comme celle de Pas Content TV qui partageait un tweet de l’OMS sur l’inefficacité des vaccins. Ou encore comme Zemmour, qui a vu sa vidéo de candidature supprimée par Youtube .

Cette volonté troublante de contrôler l’information comme le ferait Poutine est particulièrement visible avec la guerre en Ukraine.

Interdire tout ce qu’on ne peut pas censurer

Les deux camps ont au même moment mis fin à la diffusion de chaînes d’opposition. Dans le camp du mal, Poutine a bien évidemment réduit au silence Les Échos de Moscou un média libre et indépendant. Dans le gentil camp du bien européen, Ursula von der Leyen, a stoppé Russia Today , une chaîne de désinformation complotiste.

Les similitudes continuent entre l’UE et le régime autoritaire russe. Actuellement, les ministres de l’Économie française et allemande souhaitent le départ de Facebook de l’UE . Bien sûr, contrairement au camp du mal, qui souhaite bannir Facebook pour censurer la liberté d’expression, le gentil camp du bien souhaite bannir Facebook pour nous éviter de nous faire voler nos données.

En soi, je partage l’argument de Bruno Le Maire, Facebook a davantage besoin de l’Europe que l’Europe a besoin de Facebook. Mais peut-on croire que le gouvernement se préoccupe de notre vie privée ?

Après tout, il n’a pas hésité à stocker nos données de santé chez Microsoft avec le Health Data Hub . Sans oublier la Loi Renseignement votée en France en 2015, qui légalise la surveillance de masse en continu de tout l’internet français. Les fournisseurs d’accès internet ont également l’obligation de conserver pendant un an l’historique de navigation de tous leurs clients.

De plus, de même que Poutine souhaite interdire la messagerie chiffrée Telegram, l’UE tente depuis des années d’interdire les messageries chiffrées telles Telegram ou Signal pour mieux nous espionner.

Aussi devant ces faits, on peut se demander si Bruno le Maire souhaite bannir Facebook, cette plateforme qui vole nos données ou Facebook, cette même plateforme qui permet aux informations de circuler et aux mouvements des Gilets jaunes ou du Convoi de la Liberté de s’organiser ?

Pareil pour Bitcoin, le camp du mal russe souhaite le bannir pour contrôler toutes les transactions du pays. Pour le gentil camp du bien européen, il faut le bannir ou du moins le réguler fortement pour de bonnes raisons : éviter sa pollution comme avec la loi MICA récemment votée à Bruxelles, éviter le financement de tout un tas de fantasmes (y compris le financement du camp du mal) ou nous protéger de sa volatilité.

Les mesures prises par le camp du bien, qui ressemblent pourtant étrangement à celles du camp du mal, sont avant tout là pour nous protéger contre les méchants qui nous entourent.

Cela résume bien les raisons invoquées suite aux deux ans de confinement, couvre-feux, pass sanitaire et vaccination obligatoire. À ceci près que pour le coup, ça ne vient pas de Poutine. La Russie n’a eu ni confinement général ni pass sanitaire.

Quant à l’envie d’envahir un autre pays, il semblerait bien que Poutine nous ait imités en voyant le Kosovo en 1999, l’Afghanistan en 2001, l’Irak en 2003, la Libye en 2011 ou la Syrie en 2011.

En conclusion, mis à part que le camp du bien est forcément le bien car progressiste et dirigé par de gentils technocrates, et que le camp du mal est forcément le mal car dirigé par un méchant russe, les deux semblent converger vers une idéologie commune : censurer toutes les oppositions et interdire toute technologie pouvant aider le citoyen dans son émancipation face à l’État.

Voir en ligne : https://www.contrepoints.org/2022/0...