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Ce totalitarisme hypocrite qui est le nôtre !

, par  vanneste , popularité : 7%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Le Délégué général de Renaissance catholique, Jean-Pierre Maugendre, vient d’être mis en examen à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile déposée par l’association Stop homophobie. Cette dernière lui reproche d’avoir publié sur son site un texte signé par deux cardinaux et trois évêques rappelant les grands principes de la morale catholique face aux “avancées” et aux revendications du progressisme sociétal. Appuyé sur les encycliques et la longue tradition de l’Eglise, il s’agit d’un rappel qui s’adresse aux catholiques pour éviter le flou qui règne parfois dans des déclarations impromptues jusqu’au sommet de la hiérarchie vaticane. Rien de nouveau donc sous le soleil de Dieu.

On pourrait considérer que dans une “République” qui proclame dans le préambule de sa constitution que “Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi”, cette inculpation est clairement anticonstitutionnelle puisqu’elle vise une opinion religieuse qui n’a entraîné aucun trouble. En fait, elle traduit une évolution constante et sournoise qui pas à pas a inversé les normes jusqu’à renverser le fondement même de notre société, voire de notre civilisation. On a commencé par s’en prendre au racisme et à l’antisémitisme, et l’immense majorité, touchée par les horreurs du nazisme, a été convaincue de la nécessité d’interdire toute promotion de la discrimination en fonction de l’origine ou de la couleur, distinction qu’aucune théorie scientifique sérieuse ne vient étayer. Le sexe a suivi, et même si dans ce cas la biologie établit des différences notoires, on a estimé qu’elles ne devaient pas se traduire par des inégalités juridiques. Lorsqu’on en est arrivé à l’orientation sexuelle, l’intelligence a failli : peut-on considérer un comportement dont le déterminisme n’est pas fixé par une théorie reconnue au même titre qu’un état subi par un individu du fait de sa naissance ? D’autant plus que la quasi totalité des sociétés rejetaient avec plus ou moins de rigueur l’orientation homosexuelle au moins pour la simple raison qu’elle était infertile et donc contraire à la continuité même du groupe. Néanmoins dans notre pays, la discrimination ou tout propos encourageant celle-ci ou appelant à la haine envers cette orientation sont susceptibles de poursuites pénales.

Ce faisant, on n’a pas seulement inversé la norme qui faisait de l’homosexualité une pratique, soit interdite, soit tolérée sans égalité de droits, donc discriminée, pour lui offrir une égalité protégée et sans cesse étendue de l’union au mariage, du mariage à la “procréation”, en dépit même des limites de la nature, mais on a aussi porté une atteinte extrêmement grave à l’un des fondements essentiels de notre société : la liberté d’expression ! Là encore le processus est fourbe. Son enveloppe idéologique est en phase avec l’air du temps : le dominé, la victime a raison contre le dominant, et en levant une discrimination, on fait du bien au discriminé sans nuire au discriminant. Donc le discriminant qui résiste est un méchant ! Celui qui aurait le malheur de dire que ce comportement n’est guère favorable au renouvellement des générations et nuit à l’avenir du pays serait foudroyé sur place… Quant à l’intérêt de l’enfant ? Baliverne ! Désormais, c’est l’opposant qui est coupable au point de se voir interdire d’exprimer ses arguments sous prétexte d’appel à la haine ou à la discrimination, au point d’être poursuivi et condamné s’il persévère.

Ce monde à l’envers qui est devenu le nôtre s’enferme dans ses contradictions. D’abord, sous prétexte de libérer les comportements des uns, on réprime les pensées des autres. La liberté de faire ne devrait pas empêcher la liberté de critique à l’encontre de ce “faire”, dès lors qu’elle ne s’y oppose pas par la violence physique ou verbale. Or les plaignants ont la litote facile : qui n’aime pas est supposé haïr. Ensuite, notre démocratie “libérale”, parlementaire, en est arrivée à un totalitarisme hypocrite qui utilise le cliquet législatif comme si l’opinion publique, le parlement, ne pouvaient abroger une loi. Il est évident que l’opposition à une loi existante doit pouvoir s’exprimer et même aboutir éventuellement à sa révision, sinon nous aurions changé de régime sans nous en apercevoir. J’ai moi-même, en tant que parlementaire, affronté cette incohérence face à des magistrats bizarrement obtus, et n’ai obtenu justice qu’en Cassation. Enfin, si le groupe de pression LGBT et ses associations subventionnées grâce à nos impôts peuvent largement diffuser leur idéologie, il serait interdit à une association catholique de publier les textes de l’Eglise ? Même sans tenir compte de la place du catholicisme dans l’histoire de notre pays et en ramenant le conflit au choc entre deux “communautés” dont on éliminerait les proportions, on se rend bien compte qu’il y a dans cette affaire comme le disait Orwell des groupes “plus égaux que les autres” : ils ont le droit de communiquer jusqu’au prosélytisme que les autres ont perdu. Ils peuvent utiliser les moyens que leur donne l’argent public pour agir en justice contre des individus qui ne les possèdent pas, et pratiquer une véritable intimidation qui conduit à l’autocensure pour éviter la ruine. Liberté, égalité, légalité sont remises en cause et certains s’obstinent à appeler ça la République ?

Concrètement, ces procédures mobilisent des magistrats alors que la France en manque pour répondre à d’autres priorités. A l’époque du service militaire obligatoire, il y avait l’objection de conscience. N’est-elle pas de droit pour le médecin qui refuse l’avortement ou l’euthanasie, pour l’élu qui refuse, à titre personnel, de marier deux personnes de même sexe ? Elles sont cependant contestées. Alors que le passeur d’immigrés clandestins est relaxé et célébré, le ministre dissout une association qui milite contre l’immigration illégale. Le premier a enfreint la loi, les militants de la seconde ont simplement exprimé une opinion. Certes la loi civile l’emporte sur la loi morale, mais pas au point de gommer l’autonomie de la conscience, d’une manière toujours univoque. Lorsque tel est le cas, la société devient un système totalitaire et nous y sommes !

Voir en ligne : https://www.christianvanneste.fr/20...