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Ce que nous disent les flammes et la pandémie

, par  Ivan Rioufol , popularité : 5%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
Article du 15 avril

« Ce que nous disent les flammes et la pandémie »
C’est à 20 heures, ce mercredi, que le gros bourdon ("Emmanuel") de la Tour sud de Notre-Dame de Paris tintera, rompant le silence de la cathédrale éventrée. Le 15 avril 2019, l’effroyable incendie de la charpente terrassait, pour une cause toujours inconnue, ce lieu vivant et central de la chrétienté. Or, un an plus tard, c’est la France - que Louis XIII avait mise sous la protection de la Vierge Marie - qui se trouve à son tour plongée dans ce même silence, paralysée par la peur d’un virus qui fauche des vies à son gré. Difficile de ne pas associer ces deux calamités, ne serait-ce que symboliquement. Les croyants peuvent y voir un message courroucé, adressé à la "fille aînée de l’Eglise". Il est vrai qu’elle a, depuis longtemps, oublié son baptême en préférant se convertir au matérialisme consumériste et à son relativisme. La sidération collective face à l’incendie de la cathédrale a aussi fait prendre conscience, à bien des athées, de leur attachement intime aux racines chrétiennes de leur nation. Ces deux événements implacables et traumatiques invitent, plus généralement, à s’interroger sur notre indifférence collective portée à l’ancien monde. Au-delà des raisons du départ de feu, inexpliquées, Notre-Dame a brûlé de n’avoir pas été suffisamment surveillée et entretenue. Pareillement, le Covid-19 a pu aisément semer la mort dans une "société ouverte" aux quatre vents ; autant dire abandonnée. L’endormissement des consciences, le manque de vigilance, le j’menfoutisme généralisé sont, pour les deux désastres, des dénominateurs communs.

En tout cas, il faut prendre ces signes pour ce qu’ils sont : des alertes lancées à la face d’une modernité qui fait la maligne et aligne les sermons tandis qu’elle s’ouvre au chaos. Rationnellement, les flammes et la pandémie ne sont pas une punition divine. Elles peuvent être vues néanmoins comme des réactions naturelles, des revanches, face aux saccageurs de la nature, des peuples, des nations, des frontières, des mémoires, des cultures. Un conservateur - j’en suis - est sans doute moins dépaysé qu’un progressiste dans l’interprétation de ces effondrements. D’ailleurs, ne plus entendre les progressistes par les temps qui courent semble traduire un embarras. C’est bien, en effet, leurs cultes de la table rase, de l’homme nouveau et de l’intégrisme laïque qui ont détourné des attentions sur la protection d’un patrimoine religieux, millénaire et fragile. C’est bien leur mondialisme, leur nomadisme et leur mépris des protections nationales qui ont favorisé la propagation, en quelques semaines, du coranovirus. Il faudra bien tirer les leçons de ce qui nous arrive, après être sortis du confinement imposé jusqu’au 11 mai. Lundi soir, Emmanuel Macron a déclaré : "Sachons, dans ce moment, sortir des sentiers battus, des idéologies, nous réinventer – et moi le premier". Mais il ne s’agit pas de "réinventer" la société, pas plus qu’il ne s’agit de "réinventer" Notre-Dame en la promettant "encore plus belle". Ce verbe creux – réinventer - fait partie du vocabulaire prisé par la pensée magique. De son chapeau, ne sortent que des pleurs et des grincements de dents.

Liberté d’expression par Ivan Rioufol

Voir en ligne : https://blog.lefigaro.fr/rioufol/20...