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COVID-19 : Italie et Corée du Sud, deux approches, des résultats qui parlent d’eux-mêmes

, par  Charles Boyer , popularité : 4%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
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Par Charles Boyer.

Deux analyses détaillées, l’une sur la comparaison entre la Corée du Sud et l’Italie relative à leurs réponses face à l’urgence de la crise, et l’autre sur leurs systèmes de santé respectifs nous aident à comprendre la différence de mortalité liée au coronavirus COVID-19 entre les deux pays. Au moment où nous écrivons, on recense 1441 décès en Italie et 72 en Corée.

Deux approches : tests et traçages massifs ou confinement généralisé

La première analyse pertinente porte sur les approches fort différentes de ces deux pays face à l’urgence devant le COVID-19.

La Corée du Sud a mis en place des tests à bien plus grande échelle, avec en particulier des centres express drive through qui permettent d’être testé en restant dans sa voiture.

En Italie, les tests sont beaucoup moins pratiqués, dans le but apparent de limiter l’engorgement des hôpitaux déjà débordés, et ceci parfois tragiquement.

Cette pratique coréenne de test à grande échelle permet ensuite de tracer chaque cas, remonter à sa source, déterminer les contacts. Singapour a également adopté cette approche.

Ceci est rendu possible grâce à la technologie, en particulier bien entendu les téléphones portables qui permettent de suivre les mouvements des personnes, mais aussi les caméras de surveillance et de suivi de la circulation routière.

Grâce à ce traçage détaillé très peu de gens se retrouvent en confinement ou en quarantaine, et les restrictions de vie sociale sont relativement faibles.

Ces pratiques soulèvent naturellement des questionnements pertinents sur le respect et la préservation de la vie privée. La Corée du Sud est à ce titre un pays où ce droit est pris très au sérieux.

Par contraste, l’Italie ne pratique pas un tel traçage, ce qui aboutit au confinement de la quasi-totalité de la population assignée à résidence, soit 60 millions de personnes. Ceci soulève aussi, d’une autre façon, la question des libertés civiles et individuelles.

Détail important à relever dans cette analyse et point commun entre ces deux pays : le premier patient identifié l’a été par des médecins ayant pris l’initiative de ne pas respecter les consignes officielles relatives au public à tester, qui à ce moment là, se concentraient sur les personnes ayant séjourné en Chine. Cela interroge la pertinence de bien des politiques officielles de santé publique.

Deux systèmes de santé opposés

Une autre analyse nous permettant de comprendre le degré de dangerosité de la pandémie porte sur la différence entre les systèmes de santé des deux pays .

L’Italie dispose d’un système de santé presque entièrement public, avec des soins « gratuits » pour tous. Bien entendu cette gratuité est discutable puisqu’elle a un coût et donc un financement.

Conséquences de ce système : l’absence de prix en tant que signal régulant l’offre et la demande engendre la pénurie en personnels médicaux mais aussi en hôpitaux, dont le nombre a chuté, passant de 1321 à 1063 entre 2000 et 2017. Par ailleurs, les assurances privées ne sont que très peu sollicitées.

À l’opposé, la Corée du Sud bénéficie de l’un des systèmes de santé les plus privatisés au monde, bien davantage par exemple que les États-Unis. 80 % des ménages ont une assurance de santé privée, la demande et la disponibilité des soins se répercutent sur leurs prix, le nombre d’hôpitaux explose, passant de 1185 en 2002 à 3048 en 2012.

Alors que la part de la santé dans le PIB est fort comparable entre les deux pays, 8,9 % en Italie et 7,3 % en Corée du Sud, le premier compte 3,4 lits d’hôpital par mille habitants, contre 10 pour le second.

Une gestion du COVID-19 à observer de près

La crise du coronavirus COVID-19 évolue désormais très vite mondialement et chaque pays doit très vite adopter la meilleure approche possible pour y faire face et protéger au mieux ses habitants.

La communauté internationale d’entraide et d’échange d’informations et de recommandations entre tous les pays doit en faire de même.

Dans ce contexte, l’analyse comparée de deux pays frappés plus tôt que la plupart des autres mérite de s’y attarder avec une attention soutenue.

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