Au cours de l’Assemblée Générale du 16 novembre dernier, la Présidente du Cercle d’Aix, Evelyne Joyaux, a livré quelques points de ses analyses sur le Congrès National du Cercle Algérianiste tenu à Hyères les 3,4,5 novembre 2017. Nous en reproduisons ci-dessous un résumé.

Deux jours et demi de congrès réunissant 1200 personnes et de nombreux intervenants ne peuvent se résumer en quelques lignes. La Revue du Cercle Algérianiste y reviendra certainement très longuement.

Nous ne soulignerons ici que quelques moments qui nous semblèrent particulièrement significatifs. La déclaration du candidat à l’élection présidentielle E. Macron accusant la France de « crime contre l’humanité » en Algérie, et ses conséquences potentielles, constitua le point de départ des diverses analyses.

Selon GW Goldnadel, avocat du Cercle, cette déclaration s’inscrit dans la condamnation habituelle de l’homme occidental. Il ne s’agit pas uniquement, selon lui, d’un subterfuge politicien mais de l’expression « d’un enfant du siècle » formé par le système de pensée qui conditionne notre société. Pour autant « cette bourde historique » n’est pas sans risque, c’est « l’avatar d’une pensée qui arme le terrorisme ».

Le lendemain Arnauld Folch et André Bercoff nous firent part de leurs réflexions de journalistes. Le premier montra la dégradation du métier, tant au niveau de la formation que de l’exercice de la profession. Ainsi, et entre autres exemples, les journalistes, souvent « plus militants qu’ignorants », n’ont jamais utilisé leur droit de suite pour interroger E Macron sur sa déclaration, ce dont ils ne se privent pas avec d’autres personnalités politiques. En règle générale ces mêmes journalistes ne manifestent pas de curiosité pour la réalité et les faits alors que cette curiosité est inhérente au métier qu’ils ont choisi.

Pour André Bercoff qui donna une conclusion à ce congrès, l’économie est importante, mais elle n’est pas tout et l’oubli de l’identité est plus grave que la repentance. Pourtant cet amer constat laissa place à une belle réflexion sur le courage, bienvenue après l’évocation que Marcela Feraru avait fait de « Hélie de Saint Marc : une conscience dans la tempête ». André Bercoff opposa l’héroïsme à la culture de mort puisque, loin de céder au vertige de mort, le héros accepte de se sacrifier pour que d’autres vivent. Ainsi, et pour finir, le journaliste nous avait ramenés au coeur de notre civilisation et à l’essentiel.

La pièce de théâtre et la table ronde réunissant des historiens, l’intérêt des ouvrages récompensés par les prix algérianistes et le film de Marcela Feraru consacré à Hélie de Saint Marc… ont mérité toute l’attention de l’assistance. Dans cet article nous nous sommes plus particulièrement attardés sur les moments qui avaient un lien direct avec les travaux en cours au Cercle d’Aix.

Evelyne Joyaux.