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CO2, que de crimes on commet en ton nom.

, par  NEMO , popularité : 7%
NJ-Ile de France

Et que de pognon on se met dans la poche, confère la loi « d’accélération des énergies renouvelables », votée il y a quelques jours à l’Assemblée Nationale par Renaissance et les Socialistes (LR et RN votant contre), après approbation en première lecture au Sénat par la majorité LR. Allez comprendre, sinon la République des copains et des coquins ?

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Rien n’y fait. Le Français moyen comme moi, au QI moyen comme moi, a beau se dire, comme Boris Vian dans sa « java de la bombe atomique », qu’« il y a quelque chose qui cloche là-dedans », que les énergies renouvelables et écologiques, en plus de n’être pas si renouvelables et si écologiques qu’on le prétend, ont un gros, gros défaut, celui de dépendre du bon vouloir d’Éole et d’Hélios, rien n’y fait : en 2050, l’objectif sera une énergie constituée à 100% de renouvelable, et tant pis si vous devez vous éclairer à la bougie.

Et cette exigence n’est pas la lubie obsessionnelle de n’importe qui, mais d’experts mondialement adoubés par tous ceux qui ont de très très gros intérêts (financiers, je précise, et pas philanthropiques) à couvrir nos paysages terrestres et marins de ces très esthétiques tout autant qu’énormes piliers à hélice ou panneaux photovoltaïques. J’ai particulièrement été sidéré par une tribune du 5 décembre 2022, dans Libération, signée par 3 de ces éminences, lesquelles, relayant le SER (Syndicat des Energies Renouvelables), un lobby d’exploitants d’éoliennes et de champs de panneaux photovoltaïques parfaitement désintéressés par ailleurs (LOL), se plaignaient que la loi dont il s’agit ici n’allait pas assez loin dans le sens de la libéralisation des contraintes qui ralentissent l’implantation des dits monstres de béton, d’acier et de terres rares. Ces 3 experts, qui ne sont pas les premiers venus, et dont l’objectivité, l’impartialité et le désintéressement ne sauraient être mis en doute, se nomment : Jean Jouzel, climatologue, membre du GIEC, animateur de la conférence de Paris sur le climat de 2015, membre aussi du CESE (Conseil Économique, Social et Environnemental, sinécure très bien rémunérée offerte aux amis retraités du pouvoir) ; Noël Mamère, l’écologiste bien connu qu’il est inutile, je pense, de présenter ; et un consultant moins connu du public mais très sollicité par les entreprises qui souhaitent afficher une attitude responsable face au climat, et qui, pour ce faire, font appel à ses services, Cédric Philibert, expert en hydrogène, conseil en décarbonation de l’industrie et dans les politiques et technologies bas-carbone, tout un programme.

Pourtant, et malgré les récriminations de ces insatiables défenseurs du climat, cette loi d’accélération présente au moins deux dispositifs qui devraient plus sûrement mettre dans la rue les Français ou ce qu’il en reste que la loi sur les retraites, c’est dire. Elle prévoit, tenez-vous bien, « la mise en place d’un fonds de garantie pour la construction « sous recours », qui permettra d’engager les travaux sans attendre que les recours juridiques contre les projets éoliens soient tous purgés. » En clair, le promoteur monte ses éoliennes ou installe ses panneaux en s’arrangeant directement avec le propriétaire du terrain, sans consultation de qui que ce soit, et sans qu’il ait besoin d’attendre, en cas de recours, que la justice se soit prononcée sur le bien fondé de l’implantation. Si in fine la justice rejette le projet, le promoteur sera indemnisé pour les travaux engagés par un fonds de garantie financé par nos impôts ! Elle n’est pas belle, la vie ?

Cerise sur le gâteau, et comme ce premier dispositif n’était pas assez arrangeant pour les promoteurs du saccage de nos riantes contrées, la loi ajoute que « les projets d’installations ou de stockage d’énergie renouvelable sont réputés répondre à une raison impérative d’intérêt public majeur, s’ils satisfont à des conditions qui seront définies par décret en Conseil d’État ». En clair, encore, les pisse-vinaigre que n’enthousiasme pas l’idée d’ouvrir leurs volets le matin sur la vue (et le bruit) d’un champ d’éoliennes et qui oseraient se plaindre à la justice, laquelle a autre chose à faire qu’à se pencher sur leur misérable égoïsme, devront apporter la preuve qu’il n’y a pas une raison impérative d’intérêt public majeur à l’installation d’une éolienne à 100 mètres de leur porte. Autant dire que les promoteurs pourront continuer tranquillement à détruire nos paysages, avec la complicité intéressée de leurs obligés.

Et après on ira nous expliquer, la bouche en coeur, que si la France ne construit pas les dizaines de milliers de places de prison que l’augmentation exponentielle de la délinquance rend plus que nécessaires, c’est parce qu’elle se heurte à la réticence des maires et de leurs administrés. Ben voyons !

Note : Nous avons encore beaucoup de choses à dire sur les énergies renouvelables. Ne manquez pas les prochains épisodes. C’est du saignant.