En ces temps où la République vivre-ensembliste est en pleine capilotade, où le terrorisme islamique se rappelle à notre mauvais souvenir –pour les autruches qui se seraient persuadées qu’il allait enfin nous laisser tranquilles après que nous ayons allumé des bougies et déposé des fleurs sur les lieux des crimes pour implorer leur clémence -, vous me direz qu’il y a mieux à commenter que l’élection de Miss France 2019.

Eh bien non ! Que cette exhibition approximative de filles plus jolies que belles, bien carrossées mais maladroites, toutes évidemment pour la paix, la transition écologique et contre la faim, touchantes finalement, soit jugée pour la première fois dans l’histoire des miss par un jury exclusivement féminin, en dit plus long sur l’état de notre monde que toutes les manifestations de gilets jaunes.

Ce que cette histoire de cornecul révèle, et qui fait frémir, c’est que l’homo occidentalis n’a plus le sens du ridicule. Et le sens du ridicule, c’est ce qui nous reste quand nous avons tout perdu, ce qui fait qu’il y a des choses qui nous sont interdites ou qui nous obligent. Passé les bornes du ridicule, il n’y a plus de limite. Et c’est ainsi qu’un Macron peut vous regarder les yeux dans les yeux en vous disant qu’il vous aime, que s’il augmente les taxes sur le gasoil ou sur le tabac, s’il baisse la vitesse sur les routes, s’il veut une Europe ouverte à tous vents, c’est dans votre seul intérêt, qu’un Castaner peut s’imaginer qu’il est ministre de l’intérieur et que son boulot est de lutter contre la peste brune, qu’un ex-ministre de l’écologie se bat contre la pollution en collectionnant des engins motorisés terrestres, aériens et maritimes, que politiciens de gauche comme de droite, médias « mainstream », « people » vivant de subventions et de prébendes, se permettent de donner des leçons de générosité et de partage depuis leurs résidences bunkérisées, leur patrimoine bien à l’abri dans des paradis fiscaux.

Oui, l’obsession féministe est ridicule, avec sa chasses aux sorciers blancs, son écriture genrée, son exigence de parité, d’égalité numérique, sa négation d’une sexualité féminine complémentaire -et non opposée- de l’homme, ses combats anti-mâle-blanc-dominateur, son désir d’enfant sans père, sa complaisance envers toutes les minorités, quelles qu’elles soient, y compris celles qui oppriment les femmes, pourvu qu’elles exhibent leur statut de « victimes »… Et plus grave, beaucoup plus grave, ce qui nous ramène –entre autres- au terrorisme islamique, le changement de paradigme que le féminisme a imposé aux sociétés occidentales en substituant la compassion au principe de réalité.
Tout ce qui nous arrive aujourd’hui vient de là : à force de nier la réalité du monde, pour en faire le paradis artificiel du « peace and love », nous avons perdu le goût et même l’envie de nous battre pour défendre ce que nous sommes.

Grâce à nos féministes, nous allons enfin devenir tous aussi les victimes de notre incommensurable compassion, et quand je dis « nous », c’est tout le monde, féministes et minorités compris... Ce qui me console un peu.

C’est pour cela que je demande à tous mes lecteurs de boycotter TF1 samedi soir. Que les féministes qui n’aiment pas les hommes restent entre elles et qu’elles aillent se faire …