Il n’est pas interdit de rire lorsqu’on voit repartir la queue basse ceux qui ont voulu faire d’un match de football une guerre symbolique entre l’Islam et l’Occident.

Je peux bien l’avouer maintenant, lorsque j’ai appris (je n’ai pas regardé le match, moi) que la France avait battu le Maroc 2 à 0, j’ai poussé un soupir de soulagement. Je vois d’ici ce qui se serait passé si nous avions perdu... Je ne vous fais pas un dessin, vous avez bien compris (comme dirait Zemmour).
Au fond, dans cette tribune, je voudrais, sans une once d’ironie, dire un grand merci au Maroc et à ses joueurs. Si les Marocains n’avaient pas battu la Belgique, ou s’ils avaient été éliminés en 8ème de finale par l’Espagne, comme tout le monde s’y attendait, s’ils n’avaient pas réussi ce très beau parcours sportif qui les a amenés à se retrouver en demi-finale contre la France, nos concitoyens auraient pu continuer à vivre -encore un moment, monsieur le bourreau (Jeanne Bécu, Comtesse du Barry)-, dans l’illusion d’une France unie derrière son drapeau, une France où tous les peuples, toutes les religions, toutes les races finissent par se fondre dans le creuset assimilationniste du pays des Droits de l’Homme.

Mais voilà, le Maroc est arrivé en demi-finale, contre la France, vilain pays colonisateur s’il en a été, contrairement entre autres aux arabes et aux ottomans, et d’un seul coup, la réalité, dont je ne sais qui a dit à juste titre qu’elle était hélas d’extrême-droite, nous a sauté aux yeux et aux oreilles (enfin, du moins à ceux d’entre nous qui ne sont pas aveugles et sourds). Nos bi-nationaux franco-musulmans, qu’ils aient été Marocains, ça, à l’extrême rigueur, on peut le comprendre, Algériens – entre l’Algérie et le Maroc, c’est une guerre larvée depuis l’indépendance de la première, mais l’ennemi de mon ennemi est mon ami-, Tunisiens, et autres pays du Moyen-Orient mais aussi les sub-sahariens, qui ont été victimes depuis l’antiquité de la traite arabo-musulmane, un comble – il arrive qu’au Maroc on les désigne encore avec mépris par « abd » (esclave) -, se sont tous transformés en supporters inconditionnels du Maroc !

L’évidence est là : nos bi-nationaux musulmans sont d’abord musulmans, et citoyens de leur pays d’origine. Ils ne se sentent pas Français, ne veulent pas devenir Français (on les comprend) à part entière, ni même entièrement à part. Leur projet (conscient ou inconscient) est tout autre, les innombrables micro-trottoirs oh combien complaisants de supporters du Maroc étaient des plus clairs : tous souhaitaient au nom d’Allah une victoire de et pour l’Islam. Autrement dit, nos hôtes pas toujours désirables, loin de vouloir s’intégrer, veulent faire de la France, aujourd’hui dar el Harb (maison de la guerre), une terre musulmane, dar el Islam. Après, savoir si la France sera Algérienne, Marocaine ou Syrienne ou Saoudienne ou Allah sait quoi, ça se règlera entre musulmans !

Pour nos « invités », la nationalité Française, nous devrons bien un jour ou l’autre en prendre acte, c’est comme un ticket de métro ou de cinéma, on paie pour un service, sauf que pour la CNI, on a plein d’avantages et en plus on vous paie pour l’acquérir. Décidément, Allah est grand, qui a donné aux musulmans le pétrole, le gaz, et maintenant, une équipe de football qui gagne !

P.S. Qu’on ne me dise pas qu’une énorme majorité de musulmans Français souhaitent vivre tranquillement leur foi dans « leur » pays, la France. Ou alors que l’on m’explique pourquoi ils votent comme un seul homme pour LFI, plutôt que de voter comme tous les « autres » Français à droite, au centre ou à gauche, selon leurs convictions « républicaines ».