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BHL, Tartarin en Ukraine.

, par  NEMO , popularité : 3%
NJ-Ile de France

C’était dimanche dernier, au Grand Rendez-vous sur Europe 1/CNews. Sonia Mabrouk recevait Bernard Henri Lévy, le philosophe mondain, matamore ridicule qui se prend pour… Bernard Henri Lévy.

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Il est décidément impayable, BHL. Très à l’aise sur les plateaux Télé, il faut le reconnaître, même si sa vue me donne envie de démolir le poste, il est capable de raconter tout et son contraire à quelques phrases d’écart, voire dans une même tirade lorsqu’il est particulièrement en forme. Rien ne le trouble, vous pouvez lui mettre, preuve indiscutable à l’appui, le nez dans ses contradictions et mensonges, il reste indémontable, sûr de lui, et de « sa » vérité, qu’il sera prêt à défendre jusqu’au dernier Ukrainien, Libyen, Syrien, Afghan, Russe, voire Français (lui excepté).

BHL, qu’on se le dise, revient donc d’une « tournée » (tournée est le terme qui s’impose) d’auto-promotion en Ukraine. Il a, répète-t-il, sillonné toute la ligne de Front, prenant des risques inouïs (ça, il ne le dit pas, mais on le comprend très vite), mais n’allant pas jusqu’à mettre à mal son brushing en coiffant un casque de protection, ou sa belle chemise blanche en enfilant un grotesque gilet pare-balles. Très drôle, à ce propos, l’échange avec Régis le Sommier, un vrai reporter de guerre, lui, qui, faisant remarquer la chose, ce qui, en creux, traduisait un scepticisme certain sur la présence réelle du matamore tartarinesque sur un vrai Front, BHL, indémontable, je vous l’ai dit, de répliquer : les casques et les gilets pare-balles sont rares, j’ai préféré les laisser à ceux qui en avaient plus besoin que moi… Bernard Henri le modeste, conscient de son insignifiance au regard des "combattants", un oxymore. Sauf que les mauvaises langues (des jaloux dont je ne fais pas partie) pourraient en déduire que s’il avait moins besoin de protection que d’autres, c’est aussi qu’il risquait moins, ou peut-être même qu’il ne risquait rien. Il y a d’ailleurs des photos qui circulent à ce sujet (photo montages sans aucun doute – je rigole) qui le montrent rampant dans des fourrés, à quelques centaines (ou dizaines ou même moins) de mètres de l’ennemi, observant de son regard d’aigle les positions russes. Photo magnifique, prise par un photographe qui lui est... debout, à découvert. J’ai le sentiment que si les Russes n’ont pas tiré, c’est qu’ils étaient morts de rire (ou plus vraisemblablement que le Front était à des centaines de kilomètres de là) !

Donc BHL s’est proclamé expert en chef de la guerre Russo-Ukrainienne. Le va-t-en-guerre qui, rappelons-le, présente à son palmarès une contribution médiatique décisive au désastre Libyen, a tout compris : La Russie, où il n’a pas mis les pieds, est exsangue, les civils russes sont affamés, les militaires russes, le moral dans les chaussettes (trouées) reculent de milliers de kilomètres à l’heure, poursuivis par la vaillante armée de libération qui a du mal à rester au contact, Poutine ne va pas tarder à être renversé, puis traduit devant un tribunal international où il devra répondre des massacres perpétrés par ses troupes de cosaques et de djihadistes.

BHL le souhaite, le veut, l’exige : sus au tyran, jusqu’à l’éradication complète de la Russie. Et cela sous la conduite éclairée et bienveillante de la « Grande démocratie » américaine, à laquelle il a rendu hommage au moins une demi-douzaine de fois pendant l’entretien. Une grande démocratie, qui, BHL ne semble pas le savoir, s’est construite sur le génocide du peuple indigène. Une démocratie qui, depuis son indépendance en 1773, a passé son temps à faire la guerre, d’abord à ses voisins, histoire d’agrandir son espace vital, puis aux voisins de ses voisins, puis aux ennemis de ses amis, puis à ses amis devenus ennemis, puis, toujours au nom de la « Démocratie », pratiquement au monde entier. Une démocratie qui n’hésite pas à fomenter troubles et coups d’État dans les pays qui ne suivent pas la route qu’elle leur a tracée. Une démocratie où la fraude électorale est devenue un Art, surtout lorsqu’il s’agit de faire gagner un Âne (le bien) face à un Éléphant (le mal). Une démocratie qui confond alliés et vassaux – quelques exemples, rien que pour la France : sabotage de nos possessions « coloniales » (Algérie, Indochine), prétexte de l’extra-territorialité du dollar pour extorquer 9 milliards à la BNP sous l’accusation de transactions en dollars avec l’Iran sous embargo américain, chantage à Alstom en emprisonnant sans la moindre charge un de ses cadres, Frédéric Pierucci, pour récupérer son savoir-faire nucléaire (avec la complicité intéressée de notre Président actuel), torpillage de la commande de sous-marins par l’Australie, ou de Rafale par la Suisse -. Une démocratie qui, après avoir dévasté l’Afghanistan et l’Irak, empêché la Russie de se rapprocher de l’Europe, a poussé Poutine au crime en Ukraine, quitte à ruiner l’Europe (c’est tout bon pour le dollar qui ne s’est jamais si bien porté) - mais que ne ferait pas le « deep state » pour nous fourguer son gaz de schiste hors de prix, et nous vendre son armement -. Ah oui, BHL peut l’aimer cette grande démocratie bienfaitrice de l’humanité, il faut dire qu’elle nous a donné généreusement les GAFAM, Netflix, l’idéologie Woke, et surtout, surtout, la liberté du toutou au bout de sa laisse. Alors on peut se prosterner avec lui devant elle.

Napoléon disait de Talleyrand, « vous êtes de la merde dans un bas de soie ». On pourrait en dire autant de BHL, le bas de soie étant superflu.