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Aux armes, citoyens !

, par  NEMO , popularité : 5%
NJ-Ile de France

La citoyenneté, ce nouveau gouvernement en a plein la bouche. Mais qu’est-ce qu’il va en faire ?

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Entre nous, la nomination surprise de Dupond-Moretti à la garde des sceaux est un vrai soulagement pour les médias aux ordres. Imaginez que si l’on avait installé à ce poste un lampiste aussi fadasse que les autres ministres, il ne leur aurait plus resté à se mettre sous la dent que Marlène Schiappa, « ministre auprès du ministre de l’intérieur, chargée de la citoyenneté », la seule avec Dupond « D » à ressembler à autre chose qu’un ectoplasme.
Dans ce cas, il aurait fallu parler de citoyenneté, et quand on est « journaliste », on marche en permanence sur des œufs, le moindre dérapage risque de vous envoyer directement à Pôle Emploi.

La citoyenneté est en réalité le fondement même de la République Française. Elle est présente dans quasiment tous les articles de la Déclaration des Droits de l’Homme de1789 - complétée et précisée par celle de 1793-. Les révolutionnaires d’alors n’imaginaient de « droits de l’homme » que pour les citoyens (et les citoyennes, mais à l’époque, la mode grotesque des « celles et ceux » ne s’était pas encore imposée, on se contentait de parler français, et ce n’était déjà pas si mal). Ces droits étaient la contrepartie intangible de devoirs qui sont décrits en long et en large – devoirs soigneusement escamotés par notre nouveau monde droit de l’hommiste -. Un citoyen avait l’obligation de défendre sa Patrie et la République – la République nous appelle, sachons vaincre ou sachons périr -, la liberté, l’égalité des chances et des droits, la méritocratie comme seul critère de choix. Et c’est seulement en échange de ce que le citoyen faisait pour la Patrie qu’il acquérait des « droits » ( le concept est simple : si vous ne cotisez pas pour votre retraite, vous n’acquérez pas de droits et vous êtes chocolat).
Dans les manuels d’instruction civique, jusqu’au milieu du XXè siècle, on soulignait que l’enfant, qui n’avait encore rien produit pour le pays, ne pouvait exiger aucun droit ; qu’il devait par conséquent céder le trottoir à un adulte lorsqu’il le croisait, ôter sa casquette et le saluer avec déférence. Ô tempora, ô mores...

Mais plutôt que de râler dans le vide, soyons concret et force de propositions : quelles questions la ministre devrait-elle traiter ?
En voici quelques-unes : qu’est-ce que la citoyenneté, autrement dit qu’est-ce qui différencie un « citoyen » français d’un non-citoyen ? Est-on automatiquement français parce qu’on est né en France ? Quels devoirs doit-on exiger d’un français ou d’un résident étranger en contrepartie des bénéfices de notre modèle social ? Doit-on accorder les mêmes droits à nos ressortissants, aux étrangers « contributifs », et à des allogènes qui ne contribuent en rien à notre système social ? Quelles obligations pour les étrangers candidats à la nationalité française ? Peut-on être français et autre chose ? Les délinquants (grave) étrangers ou bi-nationaux doivent-ils être expulsés à l’issue de leur peine ? Comment traiter des communautés qui, vivant sur notre sol, rejettent la citoyenneté française ?

Ne pensez-vous pas que ces questions pourraient faire l’objet d’un référendum, justement pour que les citoyens puissent enfin décider de leur destin ? Hé bien n’y comptez pas trop. Je vous parie que Marlène va nous concocter un train de mesures en faveur de la citoyenneté... de qui ? Mais des femmes, voyons !