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Assemblée Nationale : le bal des hypocrites.

, par  NEMO , popularité : 5%
NJ-Ile de France

Quand je vous disais que Macron passerait un quinquennat tranquille… A preuve, l’élection du président de la commission des Finances.

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Le monde des observateurs professionnels attendait avec curiosité et angoisse l’élection du président de la commission des Finances, symbole du vivre ensemblisme républicain : la présidence de cette commission oh combien puissante (je rigole) devait revenir, depuis l’ère Sarkozy, au premier groupe d’opposition. Pour arriver à ce résultat, la majorité était invitée à s’abstenir, et c’était aux groupes d’opposition d’appliquer la règle (non écrite) républicaine. Il suffit de regarder les chiffres pour constater que le groupe d’opposition le plus important de cette nouvelle assemblée si tant tellement représentative du peuple Français est le RN, suivi de LFI, de LR, et loin derrière du PS, de EELV et des cocos. La NUPES n’étant pas constituée en une entité n’est en aucun cas le premier groupe d’opposition. La logique républicaine (3è fois que j’utilise le terme républicain en quelques lignes, et ce n’est pas fini, c’est dire à quel point on le sort à tout bout de champ dans notre beau pays républicain aux valeurs républicaines) voulait que ce soit le candidat du RN qui soit porté à la présidence de la commission, dans l’idéal, que les autres groupes ne présentent pas de candidat. Sauf que… vous êtes impardonnable si vous ne vous êtes pas encore mis ça dans le crâne, le RN n’est pas républicain (comme d’ailleurs LFI, mais LFI l’est quand même, parce qu’elle est de gauche). Ce qui justifiait que la gauche, reconstituée en NUPES pour l’occasion, et les LR, au nom de l’étanchéité entre droite et extrême-drouaate, présentent leur propre candidat.

Après un premier tour de chauffe pour occuper les journalistes accrédités, le candidat RN aurait dû être normalement élu en bénéficiant au minimum de toutes les voix de son parti (11 voix), mais aussi, soit de l’abstention des autres membres, soit des 8 voix LR, des 2 voix du groupe de Courson, la majorité étant de 21 voix, et le candidat LFI, Eric Coquerel, lui-même situé à l’extrême gauche de son parti d’extrême-extrême gauche, c’est dire, aurait dû être logiquement renvoyé à ses chères études marxistes-coraniques.

Au passage, notons que PS et EELV n’éprouvent aucun état d’âme à jouer les porte-mèche (courtisan qui avait le privilège de torcher Louis XIV) de l’extrême-extrême gauche, lorsqu’il s’agit d’aller à la soupe, au motif que « pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos ». S’accoquiner avec des islamo-gauchos qui n’ont qu’une idée en tête, détruire la France, pas de problème, ils ne sont peut-être pas dans l’arc républicain, mais ils sont dans le « front » du même nom.

Mais pour les LR, drapés dans leur dignité et dans l’intérêt supérieur du pays (je rigole, deuxième fois), pouvait-on confier, sans perdre son âme et de futures élections, le destin de cette commission hautement stratégique à un parti qui fleure nauséabond les relents du nazisme et des camps de concentration ? Cruel dilemme républicain ! Comment trancher le nœud gordien sans risquer de se blesser ?

Hé bien, finalement, en ne faisant rien du tout. En présentant à chaque tour un candidat qui n’avait aucune chance, et pour lequel ils votaient obstinément, ils savaient pertinemment que ce serait le candidat LFI qui finirait par l’emporter, mais pas grâce ou à cause d’eux. Ponce Pilate n’aurait pas fait mieux que ces Bayard sans peur et sans reproche.
Parce que chez les LR on a bien compris le rapport de forces : si les LR votent avec RN, et pour peu que Marine le Pen prenne enfin sa retraite, ils se feront absorber. Par contre, s’ils parviennent, par une opposition « raisonnable », c’est-à-dire en votant les lois populaires proposées par la majorité LREM et en rejetant les lois impopulaires, à se refaire une santé, tous les espoirs leur sont permis à l’issue du quinquennat Macron. Une fois Macron parti, les LR tablent sur le retour à la bonne vieille dichotomie entre droite et gauche de gouvernement. Les affaires reprendraient as usual.

Les Français sont tellement c… qu’ils sont capables de leur donner raison.