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Antilles françaises : le deux poids-deux mesures de l’État français

, par  Jonathan Frickert , popularité : 4%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
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Par Jonathan Frickert.

Frappant les Antilles françaises depuis deux semaines, la contestation de l’obligation vaccinale illustre parfaitement la logique étatique française, prompte à régler des problèmes de libertés par toujours davantage d’argent public en poussant la poussière sous le tapis.

Repousser l’obligation vaccinale

Initialement prévue être appliquée à compter du 15 novembre, l’obligation vaccinale des soignants et pompiers antillais a été repoussée au 31 décembre . La mesure a provoqué un intense mouvement de contestation en Guadeloupe et en Martinique depuis maintenant deux semaines.

De piquets de grève, le mouvement s’est rapidement mû en blocages puis en violences urbaines . Incendies, pillages et tirs par balles émaillent désormais le quotidien des deux archipels.

Face à cette contestation, Paris s’est limité dans un premier temps à parler de sécurité, un domaine que l’État français investit étrangement lorsqu’il s’agit de mettre fin à des contestations de ses politiques et de ses intérêts, mais rarement lorsqu’il s’agit d’assurer la sécurité des Français au quotidien.

Le couvre-feu est ainsi prolongé, mais si aucune réflexion sur la question sanitaire n’a été évoquée, la question des libertés locales s’est posée après une discussion entre le gouvernement et un groupement d’élus locaux.

Des dérogations au profit de l’État

L’obligation vaccinale est ainsi repoussée. Si cette dérogation semble dérisoire, elle appartient en réalité à plusieurs siècles de dérogations coloniales destinées à préserver les intérêts métropolitains, notamment s’agissant de la culture de bananes et de cannes à sucre. Pour nos confrères de The Conversation, le maître de conférence et docteur en Sciences politiques à l’Université des Antilles Jean-François Niort revient sur trois siècles de mesures dérogatoires. L’auteur en 2015 de Le Code noir. Idées reçues sur un texte symbolique qui lui vaudra plusieurs attaques de la part des indépendantistes guadeloupéens revient ainsi sur la difficile question de l’esclavage , pourtant rapidement oubliée en métropole.

Les Antilles sont également frappées par de fortes inégalités de traitement, notamment avec l’indemnité dite de vie chère instaurée en 1954 pour les fonctionnaires .

Sur le plan de la réglementation, les produits phytosanitaires connaissent également des divergences avec le droit métropolitain. Le chlordécone, insecticide responsable de la pollution des cultures et d’un nombre record de cancers et dont l’interdiction a été différée de 3 ans par rapport à la métropole.

Autant de mesures étatiques favorisant un petit nombre au détriment des populations locales au nom des intérêts métropolitains et qui ont préparé la défiance des Antillais envers la politique sanitaire imposée par Paris.

Antilles françaises : beaucoup de subventions, peu de libertés

Rejeté par la plupart des libéraux, le colonialisme se révèle donc être une forme aiguë de capitalisme de connivence, où les privilèges, dérogations et mesures protectionnistes, servent ceux qui sont les plus proches des intérêts de l’État français.

Face à la difficile question de l’autonomie et de l’indépendance, les élites françaises ont la fâcheuse tendance à raisonner en termes financiers. L’allocation et la subvention sont ainsi vues comme des réponses privilégiées aussi bien par paternalisme socialiste voyant dans tout problème social un manque d’argent que par intérêts économiques métropolitains tentant d’acheter la contestation, à la manière de la mesure des « 1000 emplois aidés pour les jeunes » annoncée par le ministre des Outre-Mer Sébastien Lecornu,

Or, il est difficile de ne pas parler d’autonomie lorsqu’on évoque les collectivités ultra-marines. La chose fut faite par Sébastien Lecornu, dans une maladresse qui n’en est en réalité pas une.

Deux poids deux mesures de l’État envers les Antilles

Le cas antillais est symptomatique d’une différence de traitement entre contestations locales outre-marines et métropolitaines, où la question de la liberté locale est rarement mise en avant.

Cette incohérence montre une nouvelle fois la déconnexion de nos élites politiques face au besoin criant de liberté des Français.

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