Attentats à Alger.

Le 30 septembre 1956 à Alger, j’avais 23 ans et un enfant de 2 ans avec lequel j’allais au Milk Bar, un endroit où l’on vendait des glaces et des desserts pour les enfants et où se retrouvaient de jeunes mères avec leurs enfants, une bombe a éclaté en plein après midi, heure d’affluence enfantine. J’aurais pu y être avec Pierre Jean. En été 1957 une bombe a éclaté sous la piste de danse du Casino de la corniche lieu de prédilection de la jeunesse algéroise, faisant de nombreux morts et blessés. Là aussi j’aurais pu assister à cet évènement, c’était un lieu que je fréquentais.

De très nombreux autres attentats horribles ont eu lieu, mais ces deux là m’ont marqués plus particulièrement.

Je ne peux oublier ni pardonner aux jeunes femmes qui ont déposé des bombes et notamment celle du Milk Bar. Elles avaient le même âge que moi et pouvait être mère elles aussi.. Je ne peux oublier que l’une d’elles était en classe avec moi au Lycée Fromentin, Zohra Driff, que je la connaissais et que comme moi elle avait bénéficié du « plus beau lycée de France » de la qualité de ses professeurs tous agrégés, sa bombe aurait pu tuer Pierre Jean.

Quand j’ai appris que l’une d’elle était enseignante à l’université de Toulouse j’ai eu un vrai malaise en pensant que lorsque je me suis présentée à l’Académie de Montauban pour demander à faire des intérims d’institutrice un fonctionnaire de l’Education Nationale m’a répondu qu’il n’y avait pas de place parce que j’avais déjà fait des remplacements en Algérie mais que j’avais le bac et qu’on n’employait que ceux et celles qui n’avait que le brevet. Zohra Driff, elle était diplômée de la faculté d’Alger et l’administration l’employait et la rémunérait largement….Il valait beaucoup mieux être algérienne de souche, moi je ne l’étais que depuis 4 générations.

L’Université de Toulouse a donc employé une terroriste poseuse de bombe pour enseigner aux étudiants comment on pouvait tuer ses coreligionnaires et être payée par l’Etat…

C’est quelque chose que je ne peux absolument pas avaler. Que l’Algérie arabe les encense et les glorifie, bien que glorifier des terroristes m’a toujours paru très immoral, cela les regarde, mais que la France les récompense pour avoir tué ou aider à tuer les jeunes appelés du contingent qu’il envoyait en Algérie, je ne peux l’accepter.

La gauche

Dans la même veine un communiste a livré un camion d’arme de guerre au FLN. Ces armes ont bien sur servi à tuer des soldats français, il faut entendre des jeunes appelés du contingent que Mitterand, ministre de la guerre avait décidé d’envoyer en Algérie faire « du maintien de l’ordre » pendant que les américains et les russes qui ne voulaient pas que la France dispose du pétrole du Sahara alimentaient largement les « Rebelles ». Jamais le parti communiste n’a condamné ce fait. De même nombre de socialistes de l’époque, c’est Sid Ahmed lui-même qui nous les a cités, c’est un ami d’avant devenu haut fonctionnaire de l’état Algérien, il les connaissait personnellement et avait parlé avec de ces valises, des socialistes venaient en Algérie chargé de valises pleine d’argent récolté plus ou moins par l’intimidation auprès des arabes vivant en France et livraient cette argent au FLN pour acheter des armes. Lesquelles devaient servir à tuer des soldats mais aussi des civils, et pour pleurnicher comme c’est la grande mode des enfants ce qui s’est réellement produit.

Donc je ne pourrai jamais faire partie ni des communistes ni des socialistes.

Peut-être que les autres, ceux de droite ne valent pas mieux. Et d’ailleurs les gaullistes ont été aussi méprisables dans leur politique envers les « algériens ». C’est un général de l’armée française qui a consigné tous les militaires donc les soldats et les gendarmes dans les casernes pendant qu’au pied des murs de ces casernes les arabes massacraient les européens à Oran.

J’ai beau y penser je ne peux ni oublier ni pardonner.