Session plénière du mardi 19 janvier 2016 sur la situation en Pologne. Intervention d’Aymeric Chauprade, député non-inscrit. Président des Français libres. Pour visionner l’intégralité des débats : europarl.europa.eu/ep-live/fr/plenary/

Monsieur le Président, Chers collègues,

La Commission européenne entend sanctionner le gouvernement polonais qui mettrait, selon elle, l’Etat de droit polonais et la démocratie en danger.

Manifestement, la Commission n’a pas pris acte des changements politiques qui se sont produits en Pologne en octobre 2015.

Le parti Droit et Justice y a été élu démocratiquement, sur un programme euro-critique, et il applique tout simplement son programme ! Point de coup d’Etat en Pologne ! Point d’Etat de droit en péril ! Point de médias en péril ! Bien au contraire le gouvernement veut améliorer l’équilibre des temps de parole à la télévision. Je vous invite à regarder par vous-même quels étaient ces temps de parole avant l’élection de Droit et Justice !

Croyez-vous que le peuple polonais qui a tant lutté pour sa liberté accepterait de la sacrifier comme cela ?

Je lisais récemment l’interview d’un politologue polonais Piotr Kaczynski, pas particulièrement connu pour être favorable à Droit et Justice, et qui lui-même affirme qu’il n’y a pas de dérive fascisante en Pologne !
Je voudrais rappeler que dans mon pays, la France, les membres du Conseil constitutionnel directement, comme les dirigeants du service public audiovisuel indirectement (par le Conseil supérieur de l’audiovisuel), sont aussi nommés par les présidents de la République, de l’Assemblée nationale et du Sénat ce qui peut être interprété comme une forme de tutelle du pouvoir.

Il est évident que la Commission utilise de faux prétextes pour déstabiliser un gouvernement dont elle refuse les projets politiques.

Accuser un le parti Droit et Justice dont les convictions politiques anti-nazies et anti-communistes ne peuvent être mises en doute, est une insulte, qui ne grandit pas l’Union, et qui ne contribuera pas à améliorer l’image de l’UE dans l’esprit des Polonais.

Posons-nous plutôt la question de savoir pourquoi les peuples européens doutent de plus en plus du bien fondé de l’Union, qui veut se construire sur le mépris des souverainetés et des spécificités des nations !

Une véritable Europe-puissance doit grandir avec les souverainetés nationales, et non contre elle, sinon demain tout ce qui a été édifié sera réduit à néant !

[Les avis exprimés n’engagent que leur auteur. Ils ne reflètent pas nécessairement la position officielle du Parlement européen]