Voilà longtemps que se sont tus les mots d’amour…
Comme en chape de plomb s’installe le silence,
Les traces du passé en ce lent désamour
S’estompent dans le sable en douce somnolence.
Tous nos vœux, nos promesses se sont délités,
On croyait que le temps pourrait les aviver…
Qu’a-t-on gagné de plus qu’une fidélité
Consentie sans jamais devoir la réprouver ?
Si quelquefois encor se croisent nos regards,
Aucune étincelle ne peut les enflammer,
C’est à peine si par quelque reste d’égard
Le ressentiment ne sourd pas d’être brimé.
C’est en parallèle que se marient nos vies,
Seule la télé est le point de ralliement,
Au placard sont rangées nos caduques envies,
La vieillesse se meurt d’un doux contentement.
Et pourtant c’est souvent que j’espère un élan :
Il suffirait, je crois, d’un rien, d’un frôlement
Pour briser un sommeil tellement insolent
Qui conduit à la mort, inéluctablement. (17/12/14)