Avez-vous pris votre abonnement 2024 ? Non ! CLIQUEZ ICI !
Ou alors participez avec un DON


Découvrez des pages au hasard de l’Encyclo ou de Docu PN
A compter du 25 mai 2018, les instructions européennes sur la vie privée et le caractère personnel de vos données s’appliquent. En savoir +..

Manifestant mort à Sivens : l’hypocrisie compassionnelle

, par  NEMO , popularité : 3%
NJ-Ile de France

Avez-vous noté combien les commentaires autorisés sur le mort du barrage de Sivens - et quel que soit d’ailleurs le bord des commentateurs -, prennent le soin de déplorer, de compatir, d’« on ne doit pas mourir à 21 ans », d’« il faut que la lumière soit faite, pour que cela ne se reproduise jamais » et tous les poncifs qu’on nous sert jusqu’à l’écœurement chaque fois que le syndrome Malik Oussekine refait surface.

__3__

Rémi Fraisse est donc mort, tué apparemment par une grenade offensive qui aurait malencontreusement atterri dans son sac à dos. Vous avouerez que ce n’est pas de pot. Rémi Fraisse est mort, et c’est bien triste pour ses proches. Il meurt plus de 500.000 personnes par an en France (une par minute), dont certaines, victimes de la faute à pas de chance, pour s’être trouvées là où il ne fallait pas quand il ne fallait pas. Entre vous et moi, toutes ces morts, quand il ne s’agit pas d’un de nos proches, ça ne nous empêche pas de dormir, n’est-ce pas ? Alors Rémi Fraisse est mort. Il se trouvait là où il n’aurait pas dû (au milieu d’une foule de fous furieux, à caillasser des gendarmes qui faisaient leur boulot, il n’est pas inutile de le préciser) quand il aurait mieux fait de faire autre chose (2 heures du matin). C’est un fait divers comme un autre, pas le pire, pas le plus injuste, pas le plus abominable, pas le plus insupportable… Ce n’est pas comme s’il avait gentiment attendu à un arrêt de bus, et qu’un rastaquouère complètement bourré l’avait fauché avec sa BMW toute neuve. Pas de quoi en faire ni un martyr, ni, et ça, oui, c’est dégueulasse, le prétexte pour vandaliser les magasins de commerçants qui n’en peuvent mais à Nantes ou à Toulouse.

__3__

Et encore moins pour que cette espèce de faux-cul de Noël Mamère s’autorise à déclarer qu’ « on ne construit pas un barrage sur un mort »… Parce qu’il n’y aurait pas un seul barrage, nulle part, ni la Tour Eiffel, ni le Château de Versailles, ni les autoroutes, ni les ponts, ni les voies de chemin de fer, ni l’eau courante, ni le gaz de ville, ni l’électricité, ni les automobiles, ni les avions. Triple connard ! Si on s’était interdit de construire là où des gens sont morts, il n’y aurait rien, et sans doute plus personne. Consolation : il n’y aurait pas de Noël Mamère non plus.

__3__

Alors voilà : il y a eu mort d’homme. Il est donc naturel qu’une enquête soit faite, pour déterminer ce qu’il s’est effectivement passé. C’est la procédure habituelle. S’il y a eu des manquements, nous avons des tribunaux et des juges indépendants qui sont faits pour traiter ce genre de problèmes.

Quant à arrêter la construction du « barrage », je me serais gardé d’émettre une opinion si je n’avais pas découvert que Sivens est situé à 30 kilomètres seulement de Toulouse, et que l’objectif de cette retenue (barrage est un bien grand mot pour cet ouvrage relativement modeste), qui a été approuvé par tous les élus locaux et les habitants de l’endroit, mais est contesté par les mêmes écolos qui sévissent violemment à Notre Dame des Landes, était de maintenir en culture des terres peu à peu désertifiées par le manque d’eau.

Ne me faites pas dire que je serais en train d’insinuer que derrière ces révoltes écologiques, il y aurait comme une vague idée de gros projets immobiliers...