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bloc-notes : pourquoi la Macronie est une bulle

, par  Ivan Rioufol , popularité : 7%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

La Macronie, réserve de technocrates, est une bulle confortée par les législatives. La majorité absolue accordée à La République en marche (319 sièges) repose sur une abstention record (57,3%), à laquelle s’ajoutent 9,9% de bulletins blancs ou nuls. En apparence, l’armée de députés fait masse. Mais le creux résonne sous ces rangs serrés. En fait, les mécontents ont accentué, au second tour, leur refus de participer à une mascarade. Le jugement des frondeurs a été conforté dès lundi par la guignolade autour du projet de loi de François Bayrou sur la moralisation de la vie politique. Ce qui avait été annoncé comme un texte fondateur du macronisme immaculé s’est révélé dans ses effets grotesques. Mercredi, le promoteur de la grande lessive a démissionné du ministère de la Justice, après Marielle de Sarnez du ministère des Affaires européennes, et Sylvie Goulard du ministère des Armées : trois membres du MoDem, soupçonnés dans une affaire de financements détournés d’assistants parlementaires, connue depuis longtemps.

La tartufferie, décrite ici depuis un mois à propos de ce document rebaptisé "rétablissement de la confiance", n’a su éviter la farce de l’arroseur arrosé. Il fallait être aveuglé de son ego pour prétendre s’ériger en donneur de leçons. "Nous n’avons jamais eu d’emplois fictifs au MoDem", a redit Bayrou mercredi. Un même aplomb se retrouve chez Richard Ferrand, proche d’Emmanuel Macron, soupçonné d’enrichissements douteux. Lundi, le président a choisi d’exfiltrer Ferrand, réélu député, pour qu’il préside le groupe LREM à l’Assemblée, au mépris du pouvoir législatif. Tous ces juges autoproclamés rivalisaient d’indignations, durant la campagne présidentielle, devant les dénégations de François Fillon, mis en cause pour des pratiques jusqu’alors tolérées : une défense qui est devenue la leur. Cette agitation moraliste avait rendu inaudibles les sujets civilisationnels que Fillon entendait porter.

La bulle macronienne, héritage de ce que fut longtemps le candidat, ne s’arrête pas à son univers aseptisé, à son gouvernement d’experts, à ses parlementaires boudés par les Oubliés. La bulle permet également d’ignorer des thèmes laissés aux "extrêmes" et aux "démagogues".

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...