[extraits choisis] « Je suis travailleur social diplômé depuis une douzaine d’années. J’ai intégré en 2011 un service d’accompagnement dans lequel je travaillais avec une contractuelle. Cette dernière était afghane et plutôt sympathique.

Un jour, je la préviens que je ne mange pas à la cantine parce que je n’aime pas le poisson. Elle me rétorque que j’y suis obligé parce que je suis chrétien. Je lui explique que les chrétiens n’ont qu’une restriction alimentaire : ne pas manger de viande sacrifiée au nom d’une idole, c’est à dire halal ou casher.

Cette collègue monte en pression et me raconte avoir lu la Bible et que les chrétiens ne doivent pas manger de porc. Je lui rétorque qu’elle confond le nouveau et l’ancien testament et que moi-même ayant lu le coran, je ne me permets pas de lui dire ce qu’elle doit manger ou faire pour prendre exemple sur le « beau modèle ».

Ma collègue commence à s’énerver et j’échange autour des actes de Mahommet, les vols, les viols, les massacres etc. Je finis par lui expliquer que la religion est une question privée et que chacun est libre de croire ou de ne pas croire tant qu’il n’impose rien aux autres, comme ce qu’il doit manger.

Celle-ci s’est alors dite « choquée » par mes propos et a été se plaindre auprès de la directrice adjointe, maghrébine (je ne sais pas si elle était musulmane).

Depuis ce jour, mon année de stage a été un enfer. [Réprimandes, brimades, dénigrement, accusations diverses, refus de titularisation ...]

Je fais un signalement pour harcèlement. Je suis reçu par la commission sur le harcèlement qui ne donnera jamais suite. (…) Les syndicats bataillent dur en jugeant incompréhensible une non titularisation au regard de mes résultats. La commission me donne raison et s’oppose au refus de titularisation. (…)

Au final, je ne suis pas titularisé, je dois vider mon bureau et partir. Je prends un avocat pour faire un recours. L’administration fournit un mémoire de plus de cinquante pages dans lequel plusieurs rapports rédigés contre moi.

Un de ces rapports, rédigé par ma directrice adjointe, fait part d’accusation de racisme. Un autre document, un témoignage manuscrit, signale que j’ai critiqué le coran !

(…) J’ai perdu cet ultime recours.

Dès lors que j’ai critiqué l’islam, j’ai été « grillé ». Un dossier caché a été constitué à mon insu, m’accusant de racisme ou de violences.

Radié de la fonction publique, il me sera pratiquement impossible de retravailler pour l’état.

Témoignage de Stéphane Bornat, ancien employé de la mairie de Paris.