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Valeurs républicaines à l’école : quand le problème vient aussi des profs

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Propagande politique, caricatures de Mahomet exhibées, théorie du complot : les derniers événements à Charlie Hebdo ont aussi entraîné des dérapages de la part des professeurs. Une attitude déplacée directement héritée des réformes successives de l’éducation nationale qui placent le "débat" avant la transmission de connaissances, et qui a commencé par la réforme Jospin en 1989.

Atlantico :Les professeurs sont-ils aussi responsables du non-respect des valeurs républicaines dans le contexte ultérieur aux attentats de Charlie Hebdo ?

Jean-Paul Brighelli : Dans leur quasi totalité les profs ont fait ce qu’ils ont pu pour orchestrer des débats cohérents — avec des fortunes diverses. Partout où des élèves musulmans étaient présents se sont élevées des voix pour dire que certes un meurtre ce n’est pas joli-joli, mais qu’il fallait comprendre, qu’on ne s’en prend pas à la religion, qu’ils l’avaient bien cherché.

Le pire, c’est qu’au fil de la semaine ces réactions se sont faites plus violentes, au fur et çà mesure que s’établissaient diverses théories du complot. Nombre d’enseignants se sont d’ailleurs réfugiés derrière leur spécialité disciplinaire pour n’ouvrir aucun débat, quelles que soient les demandes des élèves.

Il en a été de même entre enseignants. Les salles de profs ont résonné de débats parfois houleux.

Et puis certains ont porté le fer dans la plaie en exhibant les caricatures incriminées — autant parler de choses précises. On a vu (à Mulhouse, par exemple) que ce n’était pas ce qu’attendait l’administration centrale.
Le comportement de certains élèves est-il le résultat d’une faillite de l’enseignement français ?

Moins de l’enseignement que du système lui-même. La loi Jospin, depuis 1989, autorise les élèves à donner leur avis sur tout et sur rien. Et la plupart du temps, ce qui est exprimé est de la bouillie de communication, qui reprend jusqu’à la caricature les avis entendus à la maison, dans la rue, entre copains ou sur le Net. Vous savez, quand un enseignant, traditionnellement, demande le silence en classe, c’est parce qu’il sait que les élèves n’ont rien à dire de très constructif. Les Francs-maçons exigent un an de silence au nouveau Frère, Pythagore en réclamait cinq à ses nouveaux disciples. Mais les néo-pédagogues qui ont massacré l’Education sont plus malins.

Une mienne collègue a excellemment formulé le problème : "Par pitié, il faudrait arrêter de croire qu’on enseigne par le débat ! La liberté d’expression, c’est d’abord pouvoir être libre dans son expression mais parce qu’on est capable de penser par soi-même. La liberté d’expression n’est pas la liberté de répéter n’importe quoi sans avoir conscience de ce que l’on raconte ou de ce que cela implique."

Bien sûr qu’il faut entendre la parole des élèves, mais ce n’est pas ainsi, en débattant, fût-ce de laïcité et de citoyenneté que l’on apprend à penser. On conforte la bêtise : non que ce soit une bêtise innée et incurable, mais la bêtise naturelle tout simplement d’un cerveau que l’on n’aide pas à se développer.

"La pensée passe par des outils dont il faut connaître l’emploi, en commençant par le vocabulaire, la syntaxe, en continuant par la formation que donne l’habitude de fréquenter des pensées construites et élaborées, celles des écrivains, des philosophes, des penseurs. Ceux qui n’invitent pas à réciter leur "mantra" mais justement à s’interroger, s’inquiéter, douter, choisir. Penser est le résultat d’une éducation, en somme, ce n’est pas une donnée immédiate !"

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