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Un rapport, quel rapport ? Racisme ?

, par  NJ_Publication , popularité : 4%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Au lendemain de la percée du Front national aux municipales, le rapport annuel de la Commission consultative des droits de l’homme souligne que la population arabo-musulmane concentre les crispations.

Ce fut l’une des dernières « timidités » de Jean-Marc Ayrault à Matignon, selon le regret de Christine Lazerges, la présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) : reporter après les élections municipales la remise du rapport annuel de la Commission, consacré à « la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie ». C’est donc ce mardi, et non le 21 mars comme initialement prévu, que Christine Lazerges a remis son travail aux services du Premier ministre. Faute de conseiller de l’équipe Valls encore installé, et en raison du départ de ses prédécesseurs, la petite histoire retiendra que le deuxième document glissé dans une enveloppe et posé sur le bureau de Manuel Valls à Matignon aura été ce rapport de la CNCDH.

Au lendemain d’un scrutin marqué par la percée du Front national, les conclusions de ce document résonnent bien au-delà d’un « simple » rapport comme l’administration aime tant en produire. Constitué de sondages et d’études d’un groupe de chercheurs (Nonna Mayer, Guy Michelat, Vincent Tiberj et Tommaso Vitale), il dresse un tableau sombre de la perception qu’ont les Français des étrangers, ou des Français d’origine étrangère.

L’immigration est de plus en plus regardée comme un péril, alors même que les flux migratoires restent stables et plutôt en dessous de ceux des grands pays développés ; la population arabo-musulmane concentre les crispations, et est observée comme souhaitant avant tout profiter des prestations sociales tout en demeurant repliée sur sa culture d’origine. Pire, l’indice de tolérance, un outil sociologique construit pour mesurer l’évolution de l’opinion publique à la diversité, est en net recul.
TAUBIRA, SYMBOLE DE LA LUTTE CONTRE LE RACISME

Ce jeudi, à Sciences-Po, un colloque sur le même thème offrira à Christiane Taubira l’occasion de revenir sur l’un des épisodes les plus marquants de 2013 en matière de racisme  : l’agression verbale subie par la garde des Sceaux fin octobre à Angers par des membres de la Manif pour tous (« C’est pour qui la banane  ? C’est pour la guenon   ! »). Choquée par la lenteur des soutiens, notamment à l’Elysée, Christiane Taubira s’était exprimée dans un entretien à Libération, qui avait fait se lever l’Assemblée nationale, enfin consciente qu’une limite venait d’être franchie.

Dans un récent livre (Paroles de liberté, Flammarion), la garde des Sceaux, dans le style flamboyant qu’elle affectionne, s’alarme aussi de la libération de la parole sur certains réseaux sociaux, « là où la bêtise peut circuler même quand le mazout de la haine et de la vulgarité lui englue les ailes, des doigts bouffis par la lâcheté flasque de l’anonymat tapaient, dans la rage de leur insignifiance, des mots qui se voulaient méchants, blessants et meurtriers ». La lutte contre la prolifération du racisme et de l’antisémitisme sur Internet pourrait précisément être le thème du rapport 2014 de la CNCDH.

Voir en ligne : LIBERATION