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Roland CAYROL droit de réponse !

, par  NJ_Publication , popularité : 7%
NJ-Ile de France

Ce document a circulé sur le Net, NJ s’en fait donc l’écho pour l’information de tous !

Bonjour,

J’adresse ces quelques mots à ceux qui ont pris la peine de m’écrire, à cause de mes propos, lors d’une émission récente de C dans l’air, sur l’accueil des "pieds-noirs" en métropole, en 1962.

Je ne réponds pas ici aux lettres d’insultes, bien sûr (il y en a eu quelques-unes), mais à ceux et celles qui ont pris la peine de me communiquer leurs arguments. Pardon de le faire ici de manière collective.

D’abord, on m’a souvent mal écouté. Je n’ai jamais comparé la situation de Français (même si tous ne l’étaient pas) aux étrangers réfugiés d’aujourd’hui. Non : j’ai parlé des "capacités d’accueil" de la France (métropolitaine) en 1962 (45 millions d’habitants, et un pays moins riche) à celles d’aujourd’hui. Et je maintiens qu’il me paraît peu admissible que la France rechigne à accueillir 30.000 réfugiés (d’autant que les Syriens et Irakiens ne sont en général pas des illettrés du désert, mais des personnes formées), alors qu’elle a su faire place (souvent d’ailleurs, en les accueillant fort mal), en un an, à un million de nos compatriotes, réfugiés en effet (sans en avoir le statut) – qui ont ensuite fortement contribué au développement économique et à l’énergie collective du pays. Qui peut contester cela ?

Ensuite, on me dit (je n’ai pas très bien compris pourquoi) que je faisais injure aux pieds-noirs ! Mais j’en suis un ! Mes grands-parents sont enterrés en Algérie, où mon père et ma mère sont nés tous deux. Mes parents ont ensuite quitté l’Algérie, pour trouver du travail, au Maroc (où je suis né). Eux sont rentrés, et sont enterrés à Paris. Alors, moi, ne pas "comprendre" les pieds-noirs !

On me dit aussi que beaucoup ont contribué, pendant la guerre, à libérer le pays. Merci de l’information : mon père a fait ce chemin, dans la 2° Division Marocaine de Montagne, bataille de Monte Cassino, route jusqu’au nid d’aigle de Hitler à Berchtesgaden. Médaille militaire avec palmes et citations, Officier de la Légion d’Honneur. C’est à cela que je dois de ne pas l’avoir connu avant l’âge de 4 ans.

Renseignez-vous un peu, amis, avant d’écrire !

Évidemment, il y a ceux qui affirment qu’on ne saurait avoir une compassion comparable pour des compatriotes et pour des étrangers. De cela, je n’avais pas parlé. J’avais seulement évoqué nos capacités d’accueil. Mais si vous me demandez de me prononcer sur ce point, eh bien oui, je prétends que, dans la plus grande catastrophe humanitaire survenue depuis 1945, il n’est pas anormal de considérer d’abord les malheureux réfugiés pour leur humanité, et pas pour leur nationalité.

J’ai dit, d’ailleurs, que, parmi les Français, les moins riches, voire les plus démunis, sont souvent ceux qui font montre d’une remarquable générosité.

Oh, je sais bien que les messages de beaucoup d’entre vous étaient dus à une émotion vite exprimée. (je ne réponds évidemment pas ici aux propos racistes anti-Arabes, que d’autres m’ont fait connaître). Et je sais qu’on ne convainc guère des correspondants qui ont surtout voulu faire vibrer cette fibre de l’émotion…

Je tenais en tout cas à vous envoyer cette (trop longue) mise au point.

Merci de m’avoir écrit, et merci de m’avoir lu.

Bien à vous tous,
Roland Cayrol