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Résultats municipales 2014 : le désaveu

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Il y aura un avant et un après municipales dans l’histoire du quinquennat de François Hollande.

Les élections intermédiaires sont toujours perdues par l’équipe au pouvoir, mais cette fois, la sanction est d’une sévérité sans appel.

L’abstention, encore plus élevée que la semaine dernière a montré une fois encore que ce n’était pas l’indifférence, qui avait freiné les Français, mais la volonté de censurer leurs dirigeants.

La vague bleue enfin survenue, donne raison à Jean-François Copé, dont le sourire à la télévision, témoignait assez du soulagement. Les villes comme Limoges, à gauche depuis 102 ans, Niort depuis 60 ans, Chambéry ou Dunkerque depuis 25 ans, comme Toulouse, quatrième ville de France, comme Marseille, faux-espoir du PS, comme 150 autres, toutes perdues pour le Parti socialiste, sont les trophées d’une droite victorieuse.

Le net succès d’Anne Hidalgo, neuf points devant NKM à Paris, le maintien à gauche de Strasbourg, la conquête d’Avignon (une précieuse victoire socialiste en ce dimanche 30 mars 2014), le sauvetage de justesse de Metz, sont les rares consolations de la gauche, qui soulignent d’autant plus nettement la victoire de ses adversaires. Le sursaut tant espéré par le PS pour limiter les dégâts n’a pas eu lieu, et quand les électeurs se sont déplacés en plus grand nombre, ce fut souvent pour amplifier la bonne fortune de la droite.

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Et puis bien sûr, il y a le pari réussi de Marine Le Pen. 10 villes gagnées - voire 11, avec le gain du 7ème secteur de Marseille, lui-même équivalent à une ville de plus de 100.000 habitants - 1290 conseillers municipaux pour un parti qui n’en avait que 80 ; l’implantation dans la France des villes moyennes d’une force politique qui va se familiariser avec la gestion municipale ; le changement de discours, sans idéologie affichée de ses candidats ; la conversion du nom lui-même qui se dessine (Marine Le Pen prend soin désormais d’accoler toujours les deux dénominations, Front national et Rassemblement Bleu marine, avant d’en faire un jour disparaître la première) ; le mot de "patriotes" pour qualifier ses électeurs et donner le sentiment que les autres sont des défaitistes mondialisés ; le cap mis déjà sur les prochaines élections, les européennes, où le parti frontiste espère un triomphe... Sans compter qu’il faudra bien faire l’analyse critique d’un front républicain moribond, tué à droite par l’affirmation sans complexe du "ni-ni", et à gauche par la réticence à voter pour un parti, l’UMP, qui, à ses yeux, s’est "lepénisé" dans le discours, depuis la campagne présidentielle de 2012.

Cette débâcle municipale est celle de la stratégie d’un parti, le PS, qui a eu tort de mettre l’accent sur le côté local de ces élections, en espérant qu’on reconnaîtrait la bonne gestion de ses maires sortants. Erreur, ont répondu l’UMP et le FN qui ont nationalisé le scrutin et ont eu politiquement raison de le faire : les électeurs les ont suivis et c’est le rejet global de la politique menée qui a conduit la gauche à ces résultats catastrophiques.

Cette déconfiture est celle d’un Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, dont 79% des Français réclament désormais le départ, et dont le discours était à mi-chemin entre le plaidoyer pour un nouveau mandat et un testament sans grand espoir de reconduction.

Mais ce désaveu est surtout celui d’un Président de la République qui voulait apaiser la France : un an et demi après une victoire portée par l’espérance de la gauche, le gâchis est là.

Ségolène Royal disait hier soir sur France 2 qu’ "une défaite assomme ou réveille". François Hollande a quelques jours pour montrer comment, selon la formule ressassée depuis huit jours, il a "entendu le message des Français".

Et à l’évidence, la réponse n’est pas simple : y a-t-il en France une demande d’autorité ou une demande sociale ? Devant la faillite et l’incompréhension de leur action, les dirigeants socialistes réclament à la fois de la cohérence dans la politique conduite et de l’inflexion dans ses objectifs. Le refus du zigzag économique, et une compréhension de la détresse sociale. Le maintien d’une politique que le Premier ministre qualifiait hier soir de courageuse, et les signes d’un changement de priorités. Le maintien du pacte de responsabilité et la baisse de la pression fiscale.

Selon le remaniement, imminent dit-on, engagé par le Président, on verra quelle leçon il tire de ce cinglant fiasco. Par le Premier ministre qu’il choisira, il dira la direction qu’il souhaite donner à la suite de son quinquennat : Jean-Marc Ayrault encore, et c’est l’autisme assuré ; Laurent Fabius, la prime donnée à l’expérience, à la compétence économique, mais peut-être pas à l’innovation ; Manuel Valls c’est l’engagement de changer, rajeunir, dynamiser une politique, mais ce sont sans doute des soucis à venir avec la gauche qu’il veut rassembler.

C’est dans les jours qui viennent que se joue la suite de son mandat. Nicolas Sarkozy avait, en six mois, condamné son quinquennat. Il reste à François Hollande de faire preuve d’audace pour ne pas le voir dilapidé en dix-huit.

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Voir en ligne : http://www.huffingtonpost.fr/anne-s...