Monsieur le Trésorier, je prends la liberté,
Avant d’être enfermé, de vous faire savoir
Que je n’approuve pas votre légèreté
A abuser encor de votre grand pouvoir.
Me voici imposé en effet d’une somme
Qui paraît ne pas convenir à ma fortune :
Vous savez pourtant bien combien elle m’assomme
Si outrancièrement en ma grande infortune.
Ma maigre retraite gagnée au fil des ans
Quarante trois ans de bons et loyaux services -
Ne mérite pas que l’on soit si méprisant :
Userait-on sur moi d’aussi lâches sévices ?
Monsieur le Trésorier, je vous prie humblement
De réviser votre trop hâtif jugement :
Je vous ai bien donné, et ce profusément,
Les preuves de l’état de mon délabrement.
Je ne douterai plus de votre honnêteté :
Ma supplique est ici mon ultime recours,
Vous devez gommer cette irrégularité…
Ou bien il me faudra vous pendre haut et court. (26/07/17)