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Quelque chose bout dans la marmite...

, par  noreply@blogger.com (atoilhonneur corto) , popularité : 4%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
Je vais peut-être passer pour un idiot auprès de quelques-uns (Coucou La Plume), mais je viens seulement de découvrir la revue Eléments pour la civilisation européenne. C’est tout simplement passionnant et tout à fait original. Vous trouverez ci-dessous l’éditorial d’Alain de Benoist.


" L’élection présidentielle de 2017 s’est déroulée dans un climat lamentable de part en part et s’est achevée sur un face-à-face calamiteux. Au second tour, un candidat et une candidate s’affrontaient. Le premier a été élu par défaut, par des gens qui ne voulaient pas de lui, mais voulaient encore moins de son adversaire (le « barragisme », nouvelle dénomination du « vote utile »). Aucun enjeu civilisationnel n’a été abordé. Et pourtant, ce scrutin revêt un caractère historique.



Aucun des deux grands partis qui ont en alternance gouverné la France depuis près d’un demi-siècle n’a pu accéder au second tour. En France comme ailleurs, la vieille classe politique est discréditée, ce qui laisse prévoir une recomposition générale du paysage politique dans un climat plus ou moins convulsif qui débouchera sans doute sur des regroupements inédits. 

Les anciens grands partis éliminés au premier tour étaient aussi ceux qui étaient porteurs du clivage gauche-droite – ce qui leur permettait de mener alternativement la même politique – et aussi ceux qui étaient identifiés comme ses représentants. À l’inverse, les deux finalistes avaient comme point commun de ne pas se définir par rapport à lui et de ne pas voir dans le couple gauche-droite l’alpha et l’oméga de la politique. Ils étaient en ce sens le miroir l’un de l’autre. L’un opposait les « conservateurs » aux « progressistes », l’autre les « patriotes » aux « mondialistes », mais c’était la même chose. Conçu à l’intention des classes moyennes, qui sont en train de s’effacer, le clivage gauche-droite constituait un axe horizontal qui est aujourd’hui remplacé par un axe vertical. Il réapparaîtra peut-être à l’avenir, mais ce sera avec un autre contenu. 

Cette élection a également fait réapparaître un clivage de classe que certains croyaient disparu. « Le clivage de classes aura rarement été aussi net », observe Régis Debray. D’un côté, les hauts et très hauts revenus, les élites appartenant à la Caste, les cadres supérieurs et la grande bourgeoisie, les « auto-entrepreneurs » et les bobos, de l’autre les revenus bas ou modestes, les chômeurs, les ouvriers et les agriculteurs, les couches inférieures des classes moyennes, tous ceux qui ne vivent plus là où se créent les emplois et s’accumule la richesse. D’un côté, les habitants des grandes métropoles, de l’autre la « France périphérique » des villes moyennes, des zones péri-urbaines désindustrialisées et des communes rurales. D’un côté, les « planétaires », tenants d’une France open space « ouverte sur le monde », la main sur le portefeuille quand ils chantent l’hymne national, de l’autre un peuple désireux de perpétuer son patrimoine immatériel, de conserver sa sociabilité propre et de rester souverain sur les conditions de sa reproduction sociale. Les gagnants et les perdants de la mondialisation. Le « parti de demain » et le parti de toujours. Les « people » et le peuple.

Grâce à cette élection, la classe dominante reconstitue son unité politique contre « ceux d’en bas », derrière les marcheurs du marché, followers et majorettes, menés par un enfant-roi télévangéliste dépourvu d’affects, mais impatient d’instaurer définitivement la société liquide dont rêve la communauté financière qui l’a adoubé. 

La France n’est pas seulement divisée, fragmentée, coupée en deux. Elle se compose d’individus et de groupes sociaux qui ne vivent pas la même réalité, qui ne voient pas les mêmes choses, qui ne respirent pas le même air et ne parlent pas le même langage. La France d’en haut et la France d’en bas sont devenues également étrangères au « vivre ensemble ». Elles ne vivent même plus côte-à-côte. Elles vivent face à face. Le rôle normal du politique est de produire du commun, d’organiser un espace commun. Mais le politique a oublié sa vocation naturelle. Plus on parle de « société inclusive », plus la fragmentation progresse. 

Le seul mérite de cette situation est d’éclaircir les fronts. On sait mieux désormais qui se fait face : les libéraux et les antilibéraux. On sait aussi que la misère sociale, la frustration, la défiance et la colère sont là et qu’elles vont encore s’étendre. Un feu s’est allumé, prêt à enflammer la plaine. Quelque chose bout dans la marmite. Toute la question est de savoir quand elle explosera. Et qui profitera de l’explosion."

Au sommaire de ce numéro 166 :

Dossier : le conservatisme au féminin
• Rencontre avec Bérénice Levet
• Les insoumises : En marche !
• Entretien avec Eugénie Bastié, Solange Bied-Charreton, Natacha Polony et Ingrid Riocreux
• Marcela Iacub, pour le meilleur et pour le pire
• Interview de Marion Maréchal-Le Pen : « gagner avant tout le combat culturel »

Et aussi...
• Emmanuel Macron, uber-président
• La droite buissonnière
• L’AfD ou les spécificités du populisme allemand
• On a retrouvé les Indo-Européens
• Entretien avec Thibault Isabel : le retour de Proudhon
• Michel Onfray, lecteur de Proudhon
• Jean-François Davy, un vrai cinéma populiste
• Vladimir Dimitrijevic, le feu sacré du verbe
• Georges Hyvernaud, l’ivrogne et l’emmerdeur
• Ce que penser veut dire, le dernier livre d’Alain de Benoist
• Dernières rencontres avec Armand Gatti
• Matthew B. Crawford, le philosophe et les motos...

(Billet non sponsorisé)

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D’accord, pas d’accord : atoilhonneur chez yahoo.fr

Voir en ligne : http://corto74.blogspot.com/2017/05...