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Plus de morts, plus de radars, plus de pépètes !

, par  NEMO , popularité : 3%
NJ-Ile de France
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Hé oui ! Depuis des années, on nous baisse un peu partout, en catimini, la vitesse à laquelle on nous autorise à nous déplacer, dans des véhicules pourtant conçus pour aller de plus en plus vite, dans un habitacle de plus en plus sécurisé. Logique ? A priori oui, on pourrait penser que plus on va moins vite, moins on aura plus d’accidents, et plus on se fera moins mal si on en a un. Sauf que… les dernières statistiques viennent de démontrer exactement le contraire : depuis deux ans, malgré la répression de plus en plus féroce, malgré une baisse régulière des vitesses autorisées sur de plus en plus de portions de routes et d’autoroutes, le nombre de tués sur les routes recommence à monter en flèche.

Et nos crânes d’œuf, toujours logiques, de nous pondre immédiatement la mesure qui s’imposait : baisser à 80 km/heure la vitesse sur les routes secondaires, justement celles qu’eux et le regretté Jean Yanne n’empruntent jamais (c’est sans doute pour cela qu’elles sont si mal entretenues)… Parce que si tous ces cerveaux qui décident à notre place de ce qui est bon pour nous les empruntaient, les routes secondaires, ils sauraient qu’il y a belle lurette qu’on n’y circule que très rarement à 90, une bonne partie d’entre elles ayant été limitées à 70 par des initiatives locales en mal d’atteinte de quotas de PV. Bref, tout ceci n’est pas sérieux, mais qu’est-ce qui est sérieux dans notre pauvre France ?

Tenez, puisque vous êtes des lecteurs privilégiés, je vais vous les donner, les vraies causes de l’augmentation du nombre d’accidents mortels, et d’accidents tout court, d’ailleurs. Il y en a deux, l’une découlant et accompagnant l’autre :

La première cause, c’est la vitesse ! Non, ne sursautez pas sur votre chaise, c’est une boutade. Le conducteur normalement compétent en conduite automobile, obligé par la peur du gendarme de se traîner sur une route où il pourrait rouler nettement plus vite sans le moindre danger pour quiconque, s’ennuie dans sa voiture. Quand on s’ennuie, l’esprit vagabonde, on pense à autre chose, on est moins attentif. Quand on s’ennuie au volant, c’est plus grave que dans son salon. On a tendance à se relâcher, à se déconcentrer. Si on a un peu bu (pas forcément beaucoup), si on a fait un bon repas, s’il fait beau, si le paysage est agréable, si les sièges sont confortables et le moteur silencieux, s’il y a peu de circulation, si la route est droite, on peut très facilement s’endormir et s’envoyer dans le décor, ou taper dans la voiture qui arrive en face. Un indice : la moitié des accidents mortels d’automobilistes n’impliquent pas de tiers (voiture, piéton ou cycliste). Mais cela, bien évidemment, on ne nous le dit pas, ça ne va pas dans le bon sens, hein ?

La seconde cause est la conséquence de la première : comme les constructeurs ne peuvent plus communiquer sur les performances de leurs modèles, limitées à 130 km/h dans le meilleur des cas, ils ont multiplié les gadgets pour distraire les passagers et se démarquer de leurs concurrents. Aujourd’hui, le conducteur moyen d’un véhicule à quatre roues passe plus de temps à tripoter son GPS, consulter sa messagerie, envoyer des SMS, régler la température de l’habitacle ou de son siège, qu’à regarder ce qui se passe sur la route, les deux mains sur le volant. Alors, bien sûr, quand il s’emplafonne une autre voiture, l’arbre qui se trouve au bord de la route, ou le piéton qui traverse sur les clous, c’est forcément de la faute de la vitesse, qui lui a fait perdre le contrôle de son véhicule. Ben voyons !

En réalité, la « vitesse excessive » est un alibi bien commode et des plus rémunérateurs, parce que beaucoup plus facile (et bon marché) à sanctionner que les véritables comportements dangereux. Et puis, entre nous, « la » cause fondamentale des accidents automobiles, celle qui fait qu’il y aura toujours un socle incompressible d’accidents mortels, nous la connaissons tous : c’est le facteur humain. Si on n’accordait le permis de conduire qu’aux candidats réellement aptes à tenir un volant, il n’y aurait pas beaucoup de monde sur les routes. Et cela non plus, on ne nous le dit pas, ce ne serait pas politiquement correct, et tellement injuuuuuuuuuste !