L’ancien président français Nicolas Sarkozy a sévèrement critiqué lundi le projet du gouvernement français, qualifié de « dangereux », de passer par une résolution à l’Onu pour sortir les Israéliens et les Palestiniens du statu quo actuel.

« Cela me semble toujours curieux lorsqu’on prend des initiatives sans demander le soutien, l’avis des gens qui sont concernés ; ça me paraît dangereux parce que, qui peut imaginer qu’on pourra contraindre Israéliens et Palestiniens à faire la paix sans eux ; c’est eux qui doivent faire la paix », a déclaré le président du parti d’opposition Les Républicains, lors d’une rencontre en Israël avec des ressortissants franco-israéliens.

« C’est une erreur. La paix ici viendra d’abord des Israéliens et des Palestiniens eux-mêmes », a-t-il ajouté, alors qu’en 2011, lors d’un discours prononcé devant l’Assemblée générale des Nations Unies, Nicolas Sarkozy proposait exactement comme le projet actuel français un calendrier à la création d’un État palestinien et des pressions sur Israël.

« Le miraculeux printemps des peuples arabes, qui fait partout souffler un vent nouveau, nous impose plus que jamais comme une obligation morale et politique de résoudre enfin le conflit du Moyen-Orient. Nous ne pouvons plus attendre. Nous devons mettre fin à une injustice pour les Palestiniens », avait « prophétisé » l’ancien dirigeant français.

« Nous n’avons pas le droit de décevoir l’espérance des peuples arabes, nous n’avons pas le droit de briser leur rêve », avait-il poursuivi avant d’ajouter : « Je le dis avec une profonde amitié pour le peuple israélien. Ecoutez ce que criait la jeunesse des printemps arabes. Ils criaient ‘Vive la liberté !’, ils ne criaient pas ‘A bas Israël ! Vous ne pouvez pas rester immobiles alors que ce vent de liberté et de démocratie souffle dans votre région ».

« Dans ces conditions, ne cherchons pas d’emblée la solution parfaite, adoptons un calendrier précis et minutieux. Trois étapes, donc, entre la reprise des discussions, avant trente jours, et leur terme, espéré dans un an, en passant à mi- étape par un compromis sur des questions clés, frontières et sécurité. Une voie du compromis, qui permet d’avancer, pas à pas, étape par étape », avait-il expliqué.

Début mai 2011, Nicolas Sarkozy avait laissé entendre que la France pourrait reconnaître l’Etat palestinien à l’automne en assurant qu’elle « prendra(it) ses responsabilités » si le processus de paix n’était pas relancé d’ici là.

E.H. – © Le Monde Juif .info | Photo : DR

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