On les a attendus, ils sont donc arrivés,
Crasse dégoulinant sur leurs vieux baluchons :
Et le pape lui-même au chant de ses "Ave"
Devait tous les bénir sous son beau capuchon.
On les a installés dans des camps de fortune,
Sans les désencrasser, familles et marmailles :
Personne ne jugeait la chose inopportune,
La charité chrétienne engrangeait ses semailles.
Mais les débordements ont alors commencé,
Frontières devenues de fort belles passoires…
A leur regroupement, le quorum dépassé,
Quelques esprit lucides ont voulu surseoir.
Le pape lui-même prescrivit la prudence,
Mais trop tardivement, rien ne pouvait changer :
De l’allègre presto revenait la cadence,
Dieu sans doute devait toujours les protéger.
Voilà qu’on démantèle tout à tour de bras…
Le ver est dans le fruit, on n’en sortira pas !
Il ne suffit plus de quelque "abracadabra",
L’invasion sonne le glas de notre trépas. (8/11/16)