Nous reviennent toujours les souvenirs d’enfance
Comme, si vieillissant, c’était des ans l’offense
Que l’on voudrait cacher en un bain de jouvence
Et faire persister, chassant la déplaisance.
On s’y accroche alors en quelque renaissance :
Les souvenirs sont là, d’éternelle présence,
De notre vieillesse chassant la déplaisance,
Tout en en effaçant de cruelles nuisances.
C’était le temps des rires et de l’insouciance,
C’était aussi le temps de quelques impatiences,
C’était encor le temps souvent de l’inconscience
Qui n’avait point souci de future efficience.
Le temps des souvenirs nous fige dans le temps :
Il n’y a plus d’après, de lendemains chantants,
Le coup d’arrêt donné n’a plus rien d’excitant,
Ne s’ouvrent devant soi jamais plus de printemps.
De tous nos souvenirs seul le ressourcement
Nous accorde encore quelques heureux moments,
Et quand bien même ils sont tout comme un bégaiement,
Le dernier cri sera sans doute encor "maman !". (11/01/17)