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Mais que fait la police ?

, par  Alain Dumait , popularité : 4%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

La sureté, des biens et des personnes, est le premier des droits fondamentaux des hommes. La Déclaration de 1789 l’énonce dès son premier article.

Tout gouvernement, quelle qu’en soit la forme, doit donc considérer ce devoir comme primant tout autre.

L’organisation d’une force publique, pour l’exécution de cette mission, est la justification première de la contribution demandée aux citoyens sous la forme d’impots et taxes.

Un pouvoir politique qui faillirait perdrait, de ce fait, tout droit théorique à quelque prélèvement autoritaire sur la propriété privée des individus… C’est d’ailleurs historique : l’impôt est, au départ, la contrepartie d’un service de sécurité effectivement rendu.

A en juger par les statistiques mondiales sur les homicides volontaires, les seules à être facilement disponibles (source : Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, basé à Vienne), les performances des différents Etats sont, à cet égard, très différents. Ils varient de 1 à 200 ! Et même en Occident, voire en Europe de l’ouest, les résultats des gouvernements sont contrastés : 0,3 meurtres pour 100 000 habitants en Islande, 07 en Suisse et 1,4 en France.

On dira peut-être que la violence est une traduction des caractéristiques génétiques des peuples.

C’est peu probable. Tous les suisses ne descendent pas de Guillaume Tell ! Ce ne sont pas les sociétés qui sont violentes mais plutôt les individus qui les composent.

Le facteur essentiel tient donc à l’efficacité des systèmes, à la pertinence des règles qui les font fonctionner.

Les débats publics sur ces questions ne doivent pas être fondés sur des théories ou des a priori, mais, si possible, sur des faits, des chiffres et des comparaisons.

La querelle actuelle sur la police de proximité, renommée police de sécurité du quotidien par le Ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, doit être mené sérieusement, avec le moins possible d’idéologie.

Les propos tenus en 2003 par son prédécesseur Nicolas Sarkozy (selon qui la police de proximité dans les quartiers difficiles relevait plutôt des travailleurs sociaux, la mission de la police étant d’abord de mener des investigations, en faisant du renseignement), sont à ranger dans le grand bêtisier de la vie politique française. Une affirmation péremptoire mais idiote ! La preuve en est que la suppression de cette police, initiée par Jean-Pierre Chevènement, ne s’est pas traduite, bien au contraire, par des résultats visibles dans les quartiers les plus difficiles.

La vérité oblige à ajouter que la dite police de proximité n’avait pas non plus obtenus de meilleurs résultats !… (Sauf peut-être au plan psychologique, dans les relations police-population, ce qui n’était pas rien).

La raison en est que la police de proximité version Chevenement-Jospin n’en avait pas les éléments constitutifs essentiels, son nom mis à part.

Le terme « police de proximité » aurait été considéré comme un pléonasme par nos parents ou grands parents. S’ils habitaient à Paris ou dans l’ancien département de la Seine, ils connaissaient fort bien les « hirondelles », mis en place en 1901 par le préfet Lépine et forte, rien qu’à Paris de près de 3000 hommes. Lesquels, d’ailleurs, étaient le plus souvent parisiens, dans de nombreux cas mariés à des concierges…

C’était au temps où la police faisait la circulation aux carrefours. Les uniformes faisaient partie du paysage.

Cette organisation de la police urbaine donnait toute satisfaction. Bien sur, la pression automobile n’était pas la même. Les radars n’existaient pas encore… Les moyens techniques d’investigation et de renseignement étaient moins scientifiques.

Mais il ne faudrait pas négliger la part très néfaste jouée dans ce domaine par les très puissants syndicats de police, qui n’ont eu de cesse de refuser les gardes statiques, les rondes à pied ou en vélo, les missions visibles… C’est d’ailleurs Dans ce contexte que les hirondelles ont été supprimées à Paris en 1984, et la plupart des commissariats de quartier fermés, pour être regroupés.

Ces résistances à la présence visible de la police en zones urbaines demeurent. C’est pourquoi on ne peut être que très sceptique sur la réalité de l’annonce du gouvernement. D’ailleurs peut-on imaginer une police de proximité qui ne soit pas résidentielle ? Qui s’ajouterait aux 4 000 polices municipales ?

Et si la police de proximité renaissait de ses cendres, sérieusement – c’est à dire sur les territoires non couverts par la Gendarmerie Nationale, vraie police de proximité sur 95% du territoire national… – a quoi bon maintenir cette opération Sentinelle, qui, logiquement, devrait s’achever avec l’Etat d’urgence, programmée pour le 1er novembre prochain ?

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Voir en ligne : http://www.dumait.fr/2017/09/04/mai...